PL – Le recalibrage des caméras de pare-brise agace-t-il les assureurs ?

« Aujourd’hui, certains experts refusent de prendre en charge le recalibrage de la caméra intégrée au pare-brise lors du remplacement de ce dernier qui en est équipé. Or la responsabilité du réparateur pourrait être engagée en cas de mauvais fonctionnement du système qui conduirait à un sinistre. »En quelques mots, la note diffusée par la branche des concessionnaires VI du CNPA plante le décor inquiétant d’une mésaventure vécue par un professionnel en région Rhône-Alpes. Contacté par la rédaction, le président de la branche VI au CNPA, Jacques Bruneel, précise qu’il ne s’agit –pour l’heure- que d’un cas visiblement isolé. Fort logiquement, la branche VI du CNPA a tenu à alerter le plus vite possible ses adhérents. Car outre le fait que cette méthode pose des questions aussi évidentes que graves en matière de sécurité pour les usagers de la route, elle pose en parallèle la question de la responsabilité du professionnel qui est intervenu sur le véhicule, et qui pourrait in fine être tenu responsable en cas de sinistre !

« Position inacceptable »

« Nous enjoignons les professionnels de se rapprocher de leur constructeur s’ils sont membres du réseau agréé, ou de se rapprocher du CNPA s’ils sont réparateurs indépendants et qu’ils auraient des difficultés à trouver toutes les informations techniques liées à la méthodologie du recalibrage nécessaires pour surmonter un éventuel litige avec un expert », ajoute Jacques Bruneel.Car tous les constructeurs sont formels : pour que les systèmes de sécurité fonctionnent correctement (respect des distances de sécurité avec le véhicule qui précède, détecteur de franchissement ligne, etc.), il est impératif que la caméra soit recalibrée ! Tous ont une méthode de recalibrage des appareils ; « un process normé qui peut prendre 2 à 5 heures de temps », précise le président de la branche VI du CNPA. Deux à cinq heures de main d’œuvre, ce n’est évidemment pas neutre dans la facture finale...S’agit-il d’un acte isolé de la part d’un expert souhaitant s’attirer les bonnes notations de la part d’un assureur ? Ou d’un assureur peu scrupuleux demandant à ‘ses’ experts d’essayer de rogner cette ligne sur la facture pour éviter que le coût sinistre ne s’envole ? Dans les deux cas, « cette position de l’expert n’est pas acceptable », affirme la note diffusée par le CNPA.