Oscaro : PHE (ex-Autodis Group) a remboursé 26 millions aux clients du site
L'information a été révélée par notre confrère «En-contact.com». Elle nous a été confirmée par une source proche du dossier : fin février, Parts Holding Europe (PHE), le repreneur d'Oscaro, a fini de reverser le faramineux total de 26 millions d'euros à quelque... 500 000 clients-internautes du site de vente de pièces en ligne. Les prompts en calcul mental auront déjà déduit un panier moyen de 52 € par commande...
Des clients récemment remboursés, mais déjà vengés. Excédés d'attendre en vain leurs remboursements, ils avaient alimenté pour beaucoup les rumeurs de dépôt de bilan du pure-player sur les réseaux sociaux et accru la défiance envers le site. Un cercle particulièrement vicieux qui a probablement précipité son rachat fin octobre dernier (voir «Oscaro bel et bien racheté par Bain Capital : constats, regrets… et perspectives»).
Une machine à signer les chèques
PHE a donc tenu l'engagement de dédommager cette masse de mécontents. Pour ce faire, la machine à cash dont se targuait Pierre-Noël Luiggi du temps de sa splendeur a dû se transformer fissa en machine à signer les chèques sous l'égide de son nouveau propriétaire. Et au rythme moyen de plus de... 210 000 euros par jour durant 4 mois ! «Une équipe entière de consultants externes, aidée par des spécialistes du digital et mise en place par la direction, a dû procéder à une vérification de toutes les demandes de remboursement des clients, relate l'article de notre confrère ; ceci a occasionné un travail gigantesque de rédaction de chèques».
Voilà qui illustre à rebours la situation dans laquelle se retrouvait Oscaro en septembre dernier. Entre cette dette-clients et une dette-fournisseurs totale estimée à un niveau similaire, l'exsangue leader de la pièce digitale n'était plus en mesure de mobiliser l'équivalent de plus de 15% de son chiffre d'affaires annuel pour solder ses diverses dettes...
La confiance des consommateurs pour priorité
Nul doute qu'en l'occurrence, son repreneur ne l'a pas découvert après signature. Il avait certainement tous les moyens d'anticiper la nécessité de décaisser une telle somme. PHE avait en effet mis un habile premier pied dans les dessous du dossier en sécurisant les lourdes créances que ses filiales ACR Group et Doyen, fournisseurs d'Oscaro, avaient vu dangereusement croître mois après mois.
L'histoire retiendra que PHE a commencé son règne en réconciliant logiquement Oscaro avec des clients mécontents. Et aussi promptement que possible. «Regagner la confiance des consommateurs» constituait la priorité des priorités, avait souligné Stéphane Antiglio, le président de PHE, lors de sa première sortie médiatique post-rachat (voir«Reprise d’Oscaro par PHE (ex-Autodis Group) : après l’effort, les réconforts…)».
Une belle affaire ?
Mais la logique de la négociation ultime qui conduisait le groupe de distribution à s'adjuger le contrôle d'Oscaro implique que le repreneur a probablement, d'une façon ou d'une autre, retranché ces 26 millions du chèque concédé au repris. Comme il l'a évidemment fait pour les sommes dues à ses deux filiales.
Entre ce qu'il a fallu débourser et ce qui doit encore l'être, on ne saura vraisemblablement jamais combien Oscaro coûtera finalement à PHE. Mais vu la déliquescence financière de l'entreprise fin 2018 et au-delà des nécessaires investissements ainsi concédés à la restauration des fondamentaux du champion de la pièce digitale, PHE/Bain Capital aura probablement fait une assez belle affaire.
Si bien sûr, malgré un environnement de plus en plus concurrentiel, Oscaro reste le leader de son secteur. Et surtout, s'il redevient ce qu'il aurait toujours dû être : rentable...
Nominations-clés chez Oscaro
L'article de notre confrère nous apprend en outre la prochaine nomination à la tête d'Oscaro de Jan Löning (photo ci-contre), précédemment directeur de projets stratégiques chez Europcar Mobility ainsi que l'arrivée de Michel Labarthe au poste stratégique du centre d’appels et de la relation client.
Après une période de transition confiée à Philippe Nobile, directeur au BCG (Boston Consulting Group), PHE met donc en place sa nouvelle équipe...