Covid-19 : Emmanuel Macron au chevet des entreprises
Lors de sa très attendue adresse aux Français du lundi 16 mars, au cours de laquelle il a annoncé des mesures de confinement plus sévères afin d'endiguer la propagation du coronavirus Covid-19, le Président de la République a annoncé qu'«aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite». Le discours d'Emmanuel Macron, plein de gravité quoiqu'épinglé pour son manque de précision quant aux limitations de circulation des personnes, s'est révélé plus clair lorsqu'il s'est agi de se montrer garant de la pérennité des entreprises face à la crise économique majeure qu'engendre l'épidémie.
Impôts et charges reportés, factures et loyers suspendus
«S’agissant des entreprises, nous mettons en place un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien au report d’échéances bancaires et de garanties de l’État à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques, a précisé Emmanuel Macron. Pour les plus petites d’entre elles et tant que la situation durera, celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser, ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales. Les factures d’eau, de gaz ou d’électricité ainsi que les loyers devront être suspendus.»
Et le Président de la République d'enchaîner, depuis le Palais de l'Elysée : «en outre, afin que personne ne soit laissé sans ressources, pour les salariés, le dispositif de chômage partiel sera massivement élargi, comme je vous l’avais annoncé jeudi dernier et comme le Gouvernement a commencé à le préciser. Pour les entrepreneurs, commerçants, artisans, un fonds de solidarité sera créé, abondé par l'Etat, et auquel le Premier ministre proposera aux régions aussi de contribuer.»
Le chômage partiel privilégié au licenciement
Cette partie de l'adresse d'Emmanuel Macron est venue appuyer le propos de la Ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui, lundi matin, avait enjoint les entrepreneurs à ne «surtout pas licencier», pour éviter «une casse sociale» menaçant toute reprise, mais à recourir au chômage partiel, encouragé par le gouvernement. En l'occurrence, ce dispositif permet à l’État, à l'initiative de l'employeur, d'indemniser le salarié concerné à hauteur de 70% de sa rémunération brute et 84% du salaire net, dans la limite de 4,5 SMIC, et jusqu'à 100% pour un employé au SMIC.
Concernant ces annonces, Emmanuel Macron a laissé à ses ministres le soin de préciser plus avant les dispositions mises en place. «Le Gouvernement, dès demain, précisera toutes ces mesures, a-t-il poursuivi. Elles seront en fonction des besoins, des réalités économiques, des nécessités secteur par secteur, évidemment adaptées. Nous serons au rendez-vous pour que notre économie soit préservée dans cette période si dure et pour que l'ensemble des travailleuses et des travailleurs puissent avoir cette sécurité aussi en termes de pouvoir d'achat, de continuité de leur vie.»
La filière suspendue aux détails du gouvernement
Naturellement, les précisions promises par le Président de la République seront guettées avec la plus grande des attentions par les principaux acteurs de la filière aval de l'automobile. Dont le CNPA qui, par la voix de son Délégué Général, Xavier Horent, a annoncé qu'il allait travailler «demain avec certains de nos métiers pour préciser un certain nombre de points (dont celui du dépannage-remorquage)» face à l'injonction faite aux Français de rester chez eux. Celui-ci invite d'ailleurs les adhérents de l'organisation professionnelle à passer par leurs correspondants habituels pour lui remonter d'éventuelles questions et demandes.
Bien entendu, nous vous tiendrons au courant des détails avancés par le gouvernement...
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