Ouvrir ou fermer? Qui a raison et qui a tort?

Jean-Marc Pierret
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Le confinement venu, l'univers de l'entretien-réparation se trouve évidemment fort dépourvu. Hier, il semblait encore essentiel de voir les ateliers rester ouverts au nom d'une mobilité aussi essentielle que la santé, le gite ou le couvert. Aujourd'hui, les volontés s'étiolent nettement. Qui a raison et qui a tort ?
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Aujourd'hui, malgré la volonté du gouvernement de voir rester actives les infrastructures de la mobilité, le ton est moins en moins aux ouvertures d'ateliers. Comme vous le verrez dans nos trois  flux d'infos, les groupes de concession et les grandes enseignes notamment ont opté assez massivement pour des fermetures complètes. Parfois au prix de paradoxes : comment Mobivia peut-il fermer tous ses centres au nom de la sécurité quand, dans le même groupe, Auchan maintient ses caissières et caissiers ? Ne faut-il pas aussi des voitures pour se rendre dans les hypermarchés ? Des VUL pour livrer les courses ?

Las : rares sont les acteurs qui disent au moins garder des cellules d'urgence pour le besoin des personnels soignants et autres forces de l'ordre.

Salariés logiquement inquiets

On imagine bien sûr sans peine la difficulté qu'ont ces entreprises à convaincre leurs salariés de venir “prendre des risques” quand d'un autre côté, on les enjoint au confinement. C'est ce que l'on constate dans les témoignages nombreux qui nous sont arrivés entre dimanche et lundi. Reste que les organisations professionnelles ont réussi, à raison, à convaincre le gouvernement que sans les outils de la mobilité -les ateliers de réparation et les distributeurs de pièces de rechange- le pays ne pourrait que s'arrêter encore plus violemment qu'il n'est déjà en train de freiner.

Pourtant, là aussi, les positions divergent. Le CNPA inscrit la filière dans une ouverture citoyenne, la FNA vient d'appeler les professionnels à une fermeture citoyenne. Dans la distribution de pièces, on assiste ainsi à deux postures contradictoires : Autodistribution garde ses distributeurs actifs, aussi longtemps que ce sera possible, parce que le groupe estime devoir jouer un rôle civique dans le cadre du maintien de l'activité économique. En face, AAG vient de décider de tout fermer, s'en remettant à d'éventuelles réquisitions qui s'exprimeront au moins dans le cadre de ses accords d'entretien de véhicules du ministère de l'Intérieur.

L'économique peut-il être civique?

En filigrane, se pose aussi la question du tissu logistique de transporteurs, qui eux aussi sont nombreux à hésiter à rester en activité. Il commencent à poser des problèmes de livraisons.

Qui a raison, qui a tort ? La question qui se pose à tous est évidemment plus économique que philosophique ou héroïque. Est-il financièrement plus simple d'arrêter totalement que de maintenir charges et salaires dans un contexte d'une France confinée ? Probablement. Faut-il pour autant congeler la France et la mobilité qu'imposent ne serait-ce que ses très hexagonales 34 000 communes ? Évidemment pas.

Les jours prochains diront quelle école s'imposera entre celle de la préservation et celle de la continuation. Une question qui hantent tous les chefs d'entreprise.

Jean-Marc Pierret
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