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« État et filière, soyons ensemble au rendez-vous des transformations des métiers de l’auto »

Caroline Ridet
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GRANDJEAN Carole

Invitée de la journée anniversaire de l’ANFA, Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels a réaffirmé la ferme volonté de son ministère de se tenir aux côtés de la filière, confrontée au défi majeur de la transformation express des compétences. 

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Journée événement fin novembre pour l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA) qui a fêté ses 70 ans en posant les jalons de la révolution électrique à marche forcée et l’adaptation nécessaire des métiers et des compétences passant par la formation. Dans ce paysage en mutation, « ensemble, pouvoir public et la branche, nous avons un défi immense à relever : faire de ces transformations très rapides des opportunités », appelle de ses vœux Carole Grandjean.

La ministre rappelle que l’État assume sa part avec l’enveloppe de 54 Md€ dédiée au plan France 2030. Et parce qu’il faut aller vite, elle veut actionner tous les leviers de transformation, notamment la reconversion. « Aujourd’hui, à peine 0,3 % des actifs entrent dans un parcours de reconversion professionnelle. Nous comptons sur la multiplication des passerelles pour accélérer ce rythme », insiste la ministre.

Autre voie d’accès en mode accéléré : la validation des acquis de l'expérience, « qui a vingt ans mais est encore insuffisamment utilisé ». Allégement du parcours VAE de 18 mois aujourd’hui à 4 mois, pour atteindre les 100 000 personnes utilisant cette opportunité. « Les Français sont encore trop attachés au diplôme et à la formation initiale, alors qu’il faut privilégier une approche par blocs de compétences. »

Un changement de culture réussie avec l’apprentissage : « Les 9 % d’apprentis (36 000 alternants) dans les effectifs de votre filière sont particulièrement impressionnants. » Son objectif tous secteurs confondus est d'atteindre le million. « Il est donc essentiel de maintenir les aides qui, même recalculées (réforme en cours), resteront conséquentes », promet la ministre.

Un discours volontaire en phase avec les attentes des acteurs de la formation de la filière auto, qui ont cependant profité de ces rencontres pour rappeler une de leur revendication. « Depuis 2018, France Compétences ne cesse d’alourdir les process pour les CQP. Nous demandons l’équité entre les diplômes d’État et notre certification de branche, forte de 93 % d’insertion professionnelle », détaille Bernard Guyot, président de l’ANFA. 

Électrique aujourd'hui, hydrogène aussi demain : "L’ANFA doit impérativement rester en veille permanente".

Mutation inédite

Et de fait, la transformation des compétences passant par la formation est cruciale pour les salariés, les acteurs de la filière, mais également pour l’État dans son grand dessein de mener la grande mutation de la transition énergétique. « L’écosystème vit une mutation majeure, jamais connue depuis l’invention du moteur à explosion. Et si personne n’est encore en mesure de dire sous quelle forme et à quel rythme se fera la révolution, le groupe motopropulseur va vers l’électrique. La messe est dite », prévient l’économiste Bernard Jullien, également invité de l’événement. « L’électrique prendra effectivement sa place mais pas toute la place », a recadré Francis Bartholomé, président de Mobilians. Et bonne nouvelle, selon l’économiste, « le système efficient de formation de la filière va permettre de faire que cette révolution ne tombe pas dans la terreur, avec des formations adaptées à chacun, ceux qui voudront entrer dans plein fouet dans la transformation et d’autres qui choisiront de rester mobilisé sur le traitement d’un parc thermique vieillissant et donc porteur pour un atelier ».
 

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ANFA 70 ANS TR 2022

La formation auto dans les starting-blocks

Reste que « les métiers de l’auto évoluent et les compétences demandées en matière de formation montent en gamme. Au Garac, nous formons toujours des mécaniciens, mais aussi de plus en plus de techniciens », décrit Laurent Roux, directeur général de l’école d’Argenteuil. Et c’est aussi du côté des enseignants que la révolution doit se faire : « Lls doivent aussi se former aux évolutions technologiques, mais également digitale. Il faut tout remettre à plat. »  

Et c’est là que l’ANFA entre en scène avec un premier bloc de 50 formations à l’électrification, « alors même que le VE ne représente que 4 % des entrées atelier aujourd’hui », détaille Dominique Faivre Pierret, directrice générale de l’ANFA. Et en 2023, les Bac Pro/CAP/BEP vont intégrer la maintenance des véhicules électriques. « Si actuellement tout le monde parle du 100 % électrique, les technologies à hydrogène pourraient également émerger ! L’ANFA doit impérativement rester en veille permanente »
 

Caroline Ridet
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