Pour John Bozzella (OICA), le futur doit être électrique
Sur 286 millions de véhicules circulant sur les routes américaines, 4,8 millions sont électriques, avec une part de marché de 9 % fin 2024 (vs 7,6 % en 2023), et un véhicule vendu sur neuf est 100 % électrique. L’électrique avance lentement aux États-Unis au regard des immatriculations globales (17 millions), tandis que des défis subsistent pour déverrouiller totalement ce marché. Témoignage de John Bozzella, président d’OICA (Organisation internationale des constructeurs automobiles), lors du Paris Automotive Summit 2024. Synthèse…
Clés pour électriser le marché… et ses freins
Les dispositifs financiers peuvent doper les achats de véhicules électriques ou hybrides mais ils varient considérablement d'un État à l'autre. L’administration Trump menace également de supprimer le crédit-impôt fédéral de 7500 $. L'adoption du véhicule électrique (VE est plus rapide sur les côtes, notamment en Californie et dans le Nord-Ouest Pacifique, où les consommateurs adoptent plus facilement les nouvelles technologies et bénéficient d'une infrastructure de bornes recharge plus développée. Autres freins, le coût élevé du VE par rapport à un thermique et l'accessibilité des stations de recharge, pourtant cruciale pour rassurer les consommateurs, ainsi que la réduction des coûts de production pour faire baisser les prix et inciter de nouveaux clients. Enfin, la dépendance au lithium pour les batteries pose encore des défis en matière de durabilité et de sécurité des approvisionnements.
La Californie en locomotive électrique
En bannissant le véhicule thermique d'ici 2035, l’État californien veut diminuer sa dépendance aux combustibles fossiles, réduire ses émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique. C’est une réponse radicale pour améliorer la qualité de l'air, en particulier dans les zones urbaines où la pollution automobile est un problème majeur. Elle sert d’exemple en incitant d'autres États à la suivre, créant ainsi un mouvement plus large à l'échelle nationale. Des États comme New York se sont engagés à atteindre des objectifs d'électrification ambitieux, bien qu'ils n'aient pas encore investi dans les infrastructures de recharge. L’État californien est très incitatif dans l’achat de VE ! Il a déjà annoncé le maintien dans son budget de l’aide de 7500 $ supprimée par Trump au niveau national. Le VE s’octroie une part de marché de 25 % dans cet État et vise les 35 %.
Le protectionnisme envers la Chine, frein au développement des VE ?
Les relations entre les deux pays sont particulièrement significatives dans l'industrie automobile, avec des chaînes d'approvisionnement interconnectées. Mais les tensions entre les deux gouvernements affectent la production et la distribution de véhicules et de pièces : hausse des droits de douane décidée par l'administration Biden sur les VE, batteries…ben provenance de Chine de 25 % à 100 % selon les secteurs. Les États-Unis importent une grande quantité de composants de Chine. Les politiques protectionnistes américaines sont motivées par des préoccupations de concurrence déloyale et de sécurité nationale, notamment sur les données des véhicules connectés. La compétition pour la domination technologique est un facteur clé, avec des investissements massifs dans l'électrification et l'innovation. Les deux pays cherchent à renforcer leur position dans des domaines comme l'intelligence artificielle et les véhicules électriques. La réinstallation de Trump à la Maison Blanche promet un nouveau vent de protectionnisme violent, et pas uniquement envers la Chine, loin d’estomper les tensions.