Urgent : Le monde de l'auto recherche des hommes et des femmes !

Des Etats-Unis à l’Europe, les statistiques chiffrent à plusieurs centaines de milliers les postes non pourvus en mécanique et carrosserie, aussi bien pour les véhicules légers que les poids lourds. Les ateliers manquent de bras, mais la crise s’incruste en profondeur dans toutes les strates du secteur. Elle pose toujours question sur l’attractivité d’une filière toujours déconsidérée et la pérennité à terme des entreprises. Car la pénurie d’effectifs peut précipiter une société dans le vide, tout comme le manque de cerveaux peut freiner la course à l’innovation. Une pénurie fragilisante pour un écosystème en évolution technologique permanente, dont l’électrification fait évidemment partie.

Clairement, les contenus technologiques des véhicules révolutionnent autant la réparation qu’ils modifient les profils recherchés par les entreprises. Des équipementiers avec une marque à forte notoriété comme Brembo constatent le manque de techniciens dans les ateliers pour intervenir sur des véhicules de plus en plus technologiques. « La problématique est générale à l’ensemble du secteur et même au-delà de l’aftermarket, comme nous le savons. Il faut être conscient de cette problématique généralisée. C’est d’ailleurs pourquoi nous regardons de très près l’association Talents4AA », indique Roberto Caravati, Brembo Aftermarket Chief Operating Officer.

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Vaste défi que de faire converger équipementiers, distributeurs, groupements… pour créer Talents4AA*. Mais l’urgence de la situation est critique depuis la crise sanitaire du Covid-19. À sa tête, Fotios Katsardis, le président de Temot International, appelle la filière à s’engager de manière encore plus collective. Car le président ne chôme pas : écoles de formation, universités, salons, réseaux sociaux… jusqu’au lancement d’outils comme la plateforme de recrutement et d’échanges pour connecter recruteurs et candidats (jobsautomotive.com).
Et vaste défi que s’est lancé ce collectif européen depuis trois ans. Courir la planète pour faire connaître la filière aftermarket à de potentiels candidats est en effet un challenge. Une filière de 500 000 petites et moyennes entreprises de la réparation, avec 45 000 grossistes et 4 millions de personnes employées. Fotios Katsardis se déclarait déjà surpris en démarrant ses visites par les clichés des jeunes générations sur l’automobile, moyen de transport « polluant et vieillissant ». Depuis, l’accent a été mis sur la reconversion et la mise à niveau des compétences (coopération avec WorldSkills…), comprenant la mutation des professionnels de l’automobile dans ce que nomme Fotios Katasardis « l'Homo ex Machina du marché secondaire ! » En clair, la prochaine génération qui exploite l'IA, les données et les outils numériques pour répondre aux exigences de la technologie, de l'électrification, de la connectivité et de la durabilité.
Talents4AA a lancé des groupes de travail sur l'inclusion, l'égalité des sexes, un programme de mentorat… Pour évoluer avec les nouvelles technologies, les formations, la digitalisation et l’internationalisation du business, les entreprises doivent attirer des gens spécialisés, avec des profils avancés. Des entreprises appelées elles-mêmes évoluer. Car comment séduire ces profils si elles-mêmes n’évoluent pas ? « C’est tout le sens de Talents4AA », explique son président. Un mouvement de fond pour une filière européenne touchée par son manque d’attractivité. Et de l’évangélisation à faire à l’échelle planétaire…

*BorgWarner, Bosch, Nissens, Schaeffler, TMD Friction, ZF, Global One Automotive, Nexus Automotive International, Temot International, Groupauto International, AD International, FIGIEFA, Mobilion, Dinex, l’Université du Sud du Danemark…