Trois acteurs qui devront capter 60 % du business européen pour résister et s’exporter ; les équipementiers taillés pour supporter les pressions de ces géants de la distribution et rester compétitifs en OE, investir en R&D pour l’avenir. Des défis qui font que les mouvements actuels de concentration ne sont pas près de s’arrêter d’un côté comme de l’autre de l’IAM. « Les fusions-acquisitions ne s’arrêteront pas tant qu’il n’y aura pas de considérations monopolistiques », prévient Fotios Katsardis (Temot). À l’Ouest le schéma de distribution est bien dessiné : Benelux, Danemark, Allemagne, Royaume-Uni sont déjà concentrés. En revanche, il reste de belles opportunités en France, Italie, Espagne et Pologne. L’Est devient le nouveau terrain de jeu. « De nombreux distributeurs souhaitent vendre leur activité. Car après 25 ans à œuvrer sur un marché demandeur, maintenant il faut vendre et ce n’est pas la même chose », décrit Hans Eisner (GAUI). À en croître nos interlocuteurs, cette vague de concentrations est bénéfique pour la rechange indépendante. Aujourd’hui, on discute au niveau des directions européennes, chacun estimant en tirer profit : de meilleures marges pour les uns, des volumes et parts de marché gagnés pour les autres.
Les plus petits inquietsSauf que ce monde idéal est ressenti comme une perte de pouvoir d’action pour les plus petits acteurs. On réduit le nombre de fournisseurs référencés chez les « Big Three » et l’on gonfle son portefeuille de marques pour les autres. « Nous constatons déjà une distorsion importante des marges, tous les fournisseurs ne pouvant résister à la pression des grands clients multinationaux et continuant à créer des conditions favorables en creusant le fossé qui sépare la multinationale de l’entreprise familiale de taille moyenne traditionnelle. » Les fournisseurs de second rang sont aussi dans une situation difficile car soumis à la pression de leurs concurrents haut de gamme et aux fournisseurs émergents de pays asiatiques, très agressifs par leur qualité économique et en amélioration constante. Il va clairement y avoir de la perte au feu.Caroline Ridet