87 % des carrossiers sous pression pour recruter
Le recrutement a été classé au sommet des difficultés concrètes des dirigeants de garage (mécanique et carrosserie). Pour mesurer leur réalité quotidienne, Zepros est allé prendre la température dans un sondage en ligne auprès d’un panel de patrons. Le verdict est sans appel : pas facile trouver le carrossier ou le peintre manquant dans son équipe.
Sur les 250 dirigeants ayant répondu au sondage en ligne initié par Zepros en septembre (les résultats complets de l’étude publiée dans Zepros Après-Vente Auto de novembre et en ligne sur auto.zepros.fr), 120 font de la carrosserie, dont 63 comme activité unique. Encore plus que leurs collègues de la mécanique, les carrossiers sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et à des difficultés de recrutement.
Ces chefs d’entreprise multiplient les initiatives pour maintenir leurs équipes à flot – augmentation des salaires, primes, etc. – dans l’espoir que ces efforts convaincront aussi de nouveaux talents de les rejoindre. Enfin, l’apprentissage reste le meilleur vivier, et prioritairement, selon les répondants au sondage Zepros, « pour tester de nouveaux talents en vue d’une embauche ». Reste que selon l’ANFA, il faudra encore attendre quatre à cibq ans avant que la situation actuelle de déficit de main-d’œuvre ne soit plus qu’un mauvais souvenir.
Le manque de main-d'œuvre préoccupe les pros
Si 34 % des répondants ayant le double activité (carrosserie et mécanique) déclarent rencontrer des difficultés pour recruter un carrossier, ce taux dépasse les 50 % pour les "purs" carrossiers. Les peintres posent également problème à ces derniers à hauteur de 35 % (22 % pour les "ateliers hybrides"). Près de 50 % des carrossiers purs sont en recherche depuis deux ans, tandis que les ateliers à double activité sont plutôt sur un an.
Salaires et incitations en question
Que ce soit les dirigeants d’atelier hybride ou pure carrosserie, le premier objectif (plus de la moitié des répondants des deux familles) de ces augmentations salariales est bien la fidélisation. On note que les carrossiers "purs" sont plus nombreux à avoir augmenté leurs salariés sur la fourchette haute que les "double activité". Les 10 % n’ayant pas sorti leur carnet de chèques argumentent sur la conjoncture tendue ou des effectifs restés stables. Enfin, les patrons ont activé des outils d’incitation financière (prime Macron, autres primes et intéressement) à hauteur de 69,4 %, dont à 76 % pour les "purs carrossiers" et 63 % pour les "hybrides".
L'apprentissage toujours plébiscité
Lorsque la carrosserie est l’unique activité, le recours à l’apprentissage monte à 81,5 %, contre 72 % pour les ateliers à double activité. Les deux familles réunies annoncent six dirigeants sur dix déclarant un apprenti, 36 % deux apprentis… et il faut focusser sur les "purs" carrossiers pour dépasser ce niveau à trois voire jusqu’à dix pour un répondant carrossier ! Et ceux qui ont jeté l’éponge sur l’apprentissage l’expliquent par le manque de temps à y consacrer, personne pour former, de mauvaises expériences et trop de contraintes. Certains ont également avancé l’argument de la difficulté à gérer les parents, mais aussi de trouver des jeunes motivés. À noter que la moitié des répondants estiment que les aides à l’embauche d’alternants du gouvernement n’ont rien facilité. Une proportion plus forte (62 %) chez les "hybrides".