Gwenaëlle Perbet, en pointe d’une expertise qui se féminise

Romain Thirion
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Gwenaëlle PERBET - BCA Expertise 2

La jeune trentenaire est la première femme à prendre la tête d’une unité d’expertise BCA, à Dijon (21). Signe d’une profession qui se féminise de plus en plus.

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À 31 ans, la nomination de Gwenaëlle Perbet comme manager d’unité d’expertise en Côte-d’Or le 1er juillet dernier est l’aboutissement d’un long chemin personnel, depuis toujours marqué par le goût de l’automobile. « Personne dans ma famille ne travaille dans le secteur, mais j’accompagnais toujours mon père au Mondial de l’Automobile ou au Salon de Genève, quand j’étais enfant. Je lisais les magazines spécialisés et je l’aidais même à choisir ses voitures », se souvient-elle. Mais au lycée, durant son bac STI, spécialité Génie Mécanique, les choses s’accélèrent, grâce à un enseignant qui connaissait le métier d’expert et l’a encouragée à frapper à la porte de cabinets d’expertise pour se renseigner.

Naissance d’une vocation

La lycéenne d’alors prend connaissance des atouts du métier, qui nécessite d’avoir une large connaissance technique, « et il n’y a pas de barrière à ça, qu’on soit homme ou femme », confirme Gwenaëlle Perbet. Elle constate également à quel point la communication est une compétence-clé du métier, qu’elle soit mise à profit entre collègues mais aussi avec les différentes parties prenantes d’un dossier. « Les femmes apportent une vraie plus-value sur cet aspect », admet-elle.  Enfin, la diversité du métier la séduit. « Intervenir sur autant de véhicules différents et sur autant de types d’expertise est passionnant. Responsabilité civile, protection juridique, expertise avant achat, expertise collision : aucun jour ne se ressemble », confesse-t-elle.

À partir de là, une vraie vocation naît. Bachelière et désormais étudiante, la jeune femme enchaîne par un BTS Après-Vente Automobile, suivi d’un BTS Carrosserie, avant d’enchaîner les stages en cabinet d’expertise. « C’était avant d’intégrer BCA mais cela m’a montré que, paradoxalement, les réparateurs et les assureurs étaient plus ouverts à parler à l’idée d’une femme expert que les experts eux-mêmes. Ce qui a changé quand j’ai rejoint BCA en 2015 », ajoute Gwenaëlle Perbet. Le leader français de l’expertise accueille d’abord la jeune professionnelle en CDD pour l’expertise grêle à Chalon-sur-Saône (71), « où ma présence et mon engagement ont immédiatement été bien reçus », témoigne-t-elle.

Un modèle d’ascension

Sa progression chez BCA Expertise s’est ensuite faite étape par étape. « Il m’a fallu passer le diplôme d’expert, auquel BCA m’a bien préparée puisque l’entreprise dispense vraiment toutes les formations nécessaires pour l’atteindre. J’ai été diplômée en 2018 puis j’ai voulu progresser dans des domaines qui me passionnaient. J’ai donc passé la spécialité agricole, qui me passionnait, en 2020. Puis en 2021, la spécialité poids lourd, métier où l’on attend moins une femme mais où, paradoxalement, elles sont plus présentes dans les ateliers », détaille Gwenaëlle Perbet.

En 2022, la jeune professionnelle se projetant dans le management en devenant expert référent à Dijon. Un poste intermédiaire entre expert et manager d’unité d’expertise, qui lui permet de rester à 100 % sur le terrain. « L’aspect soutien, accompagnement et formation, lié au poste, me plaisait. En 2023, j’ai même rejoint la Commission nationale de l’expertise automobile (CNEA), qui compte désormais deux femmes et deux hommes titulaires parmi les experts : j’étais très fière d’être partie prenante de ce moment historique », se réjouit-elle.

BCA en première ligne

Chez BCA Expertise, Gwenaëlle Perbet est bien tombée puisque l’entreprise est l’une des plus pro-actives du secteur dans la féminisation du métier. Aujourd’hui, elle compte treize femmes experts : neuf en titre, deux en formation, une référente et une manager, en l’occurrence Gwenaëlle. Un chiffre global en croissance d’une année à l’autre. BCA Expertise emploie environ un tiers des femmes experts en 2023, ce qui reflète également le poids de la société sur le marché de l’expertise automobile en France.

Aujourd’hui, en tant que manager d’unité d’expertise, le rôle principal de la jeune femme est de diriger un groupe d’experts sur le secteur de Dijon. « Je vais avoir deux experts en formation à partir de fin août ainsi que cinq experts automobiles diplômés. Je les accompagne au quotidien dans leur métier, j’établis leurs plannings, leurs tournées d’expertise, puis suis en lien avec les mandants, notamment les compagnies d’assurance. Mais aussi les réparateurs, qui s’adressent à moi pour toute question ou tout litige en première intention », explique la professionnelle. Et puis Gwenaëlle Perbet est aussi la garante de la tenue des objectifs du bureau de Dijon, en termes de qualité de service, de communication avec les mandants, de résultats techniques, de coûts de remise en état et d’objectifs RSE notamment. 

Un métier encore mal connu

Qu'il s'agisse de sa notoriété auprès des jeunes femmes comme de jeunes hommes, Gwenaëlle Perbet déplore que le métier d'expert reste peu connu « malgré nos démarches de sensibilisation, et qui ne se découvre qu’une fois que la spécialisation est bien engagée, ce qui élimine d’emblée beaucoup de jeunes femmes. Même si, chez BCA, nous travaillons beaucoup à la levée de ces freins », ajoute-t-elle. Par ailleurs, c’est un métier qui nécessite beaucoup d’heures de travail et beaucoup de temps de formation, « ce qui peut freiner certaines personnes », convient-elle.

Romain Thirion
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