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Romain Thirion

« L’IAM poursuit sa concentration de façon soutenue »

Jim Muse
Vice-président Global Sales Refinish
Axalta
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Jim Muse

Selon Axalta, le marché de la finition se porte bien partout dans le monde après les années turbulentes de la pandémie. La consolidation se poursuit sur les marchés développés.

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Quelles sont les régions les plus dynamiques pour Axalta Refinish en 2023 ?
Jim Muse

Pour nous, il s’agit des régions Europe Moyen-Orient Afrique (EMEA) et Amérique latine. Nous avons connu une hausse de l’activité des ateliers de carrosserie et une augmentation significative des opportunités sur ces deux marchés. Le marché nord-américain est resté stable, mais il est également plus mature. Par conséquent, la croissance en Amérique du Nord est plus modeste.

Qui sont les principaux distributeurs des marques d’Axalta en Amérique du Nord, en Amérique latine, dans la région EMEA et en Asie-Pacifique ?
Jim Muse

Depuis l’acquisition de FinishMaster aux États-Unis, LKQ est devenu notre plus grand distributeur mondial. Nous travaillons non seulement avec LKQ en Amérique du Nord, mais également au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne. Le deuxième est Genuine Parts Company (GPC). Nous sommes partenaires sous la marque NAPA en Amérique du Nord. En Europe, nous travaillons avec AAG (Alliance Automotive Group), qui appartient à GPC. Sur le marché américain, nos partenaires de NCS (National Coatings & Supplies) continuent à se développer. Dans la région EMEA, et plus particulièrement au Moyen-Orient, nous avons un accord de longue date avec Comet & Progress en Israël. En Afrique, nous avons élargi nos partenariats, notamment en Afrique du Sud avec Autoboys. Au-delà de ces acteurs-là, le marché mondial se fragmente avec des milliers de partenaires gérant de petites organisations. Bien qu’ils soient de nature plus locale, ces distributeurs sont essentiels à notre activité.

Les distributeurs spécialistes peinture existent-ils sur tous les continents ?
Jim Muse

Les spécialistes peinture sont une réalité partout. La décision de LKQ d’acquérir FinishMaster témoigne de son intérêt pour le marché des spécialistes et de sa vision de l’industrie mondiale de la finition. La différence réside dans la segmentation des clients. Nous divisons le marché en trois segments de clientèle différents : d’abord, le segment stratégique premium, composé de très grosses carrosseries et d’entreprises multi-ateliers. Ensuite, le segment traditionnel, souvent des entreprises familiales mono-site qui emploient dix à quinze techniciens. Enfin, le segment “Value” est composé de très petits opérateurs qui peignent deux ou trois voitures par semaine. Ces trois segments existent de manière cohérente dans chaque région.

Quel est l’équilibre entre OES et IAM dans ces régions sur le marché de la peinture ?
Jim Muse

L’IAM poursuit sa concentration de façon soutenue. Le marché américain a ouvert la voie et est désormais fortement concentré. FinishMaster, par exemple, s’est développé au fil des décennies en achetant des distributeurs indépendants et représentait plus de 200 sites avant d’être racheté par LKQ en 2023.

La concentration concerne-t-elle aussi les ateliers de carrosserie ?
Jim Muse

Les carrosseries continueront globalement à se concentrer. Les assureurs ont intérêt à traiter avec une seule entité plutôt qu’avec plusieurs. L’un de nos plus gros clients au Royaume-Uni, par exemple, a doublé de taille au cours des deux dernières années. Dans la région Asie-Pacifique, l’Australie constitue un marché concentré depuis de nombreuses années et le restera certainement.

Les attentes des carrossiers sont-elles similaires malgré les spécificités régionales ?
Jim Muse

Je le pense. Dans le segment stratégique premium, les entreprises exigent des innovations qui leur apportent productivité et efficacité pour piloter leur activité. Mais dans le segment “Value”, avec deux à trois réparations par semaine, elles préfèrent acheter chez les distributeurs locaux. D’un côté du spectre, des produits haut de gamme qui améliorent la rentabilité, et de l’autre, un approvisionnement local.

Axalta met-il l’accent sur la productivité, la digitalisation et le smart repair partout dans le monde ?
Jim Muse

Selon moi, l’Europe est très intéressante de ce point de vue. En termes de concentration, les États-Unis sont un modèle, mais lorsque l’on pense aux efforts visant à accroître l’efficacité, à réduire l’empreinte carbone et à la digitalisation, c’est l’Europe le modèle. C’est le cas également dans certaines régions de Chine.

Comment se passe le lancement de la machine de préparation automatisée Axalta Irus Mix dans le monde ?
Jim Muse

Depuis la première mondiale à Amsterdam, aux Pays-Bas, en mai 2023, il y a beaucoup d’enthousiasme et de demande. Nous devons être intelligents en matière de distribution et de formation pour répondre à cette demande, car nous y répondrons ! En Amérique du Nord, nous avons lancé Axalta Irus Mix au SEMA Show en novembre et l’enthousiasme va bon train aux États-Unis. Notre Senior Vice President Global Refinish Business, Troy Weaver, a déclaré qu’Axalta prévoyait d’achever les projets de distribution d’Axalta Irus Mix aux États-Unis en 2024. Mais pour le lancer à l’échelle mondiale, nous devons développer la production de nos bouteilles en plastique recyclées ailleurs qu’en zone EMEA. Une fois que nous aurons cette capacité, nous assisterons réellement à un lancement mondial.

Comment voyez-vous le marché évoluer en 2024 dans chacune des grandes régions du monde ?
Jim Muse

En 2024 et 2025, nous prévoyons une croissance dans toutes les régions, même en zone EMEA et en Amérique du Nord. Mais de 2026 à 2030, les marchés développés devraient se stabiliser en raison de l’IA et de l’automatisation. La concentration et la maîtrise par les ateliers des solutions améliorant la productivité vont conduire à une moindre consommation de produit par véhicule réparé. Toutefois, en Amérique latine et en Asie-Pacifique, la valeur du marché continuera de croître fortement. L’exemple de l’Amérique du Nord et de la zone EMEA encourage à s’étendre à d’autres marchés et à s’intéresser à d’autres entreprises, en observant spécifiquement quels segments sont en croissance. Nous avons acquis il y a deux ans U-POL au Royaume-Uni, ce qui correspond pleinement à cette stratégie. Nous devons trouver les bons compléments d’activité et les intégrer dans notre environnement tout en apprenant d’eux.

Romain Thirion
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