Quand le gisement de PRE commence derrière l’atelier

Romain Thirion
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Le Garage Champalaune de Guipel (35)

A l’image du Garage Champalaune, agence Peugeot à Guipel (35), de plus en plus de réparateurs contribuent au sourcing des VHU démantelés par les centres de recyclage adhérents à FRPA. Parce que le gisement de pièces de réemploi (PRE) débute dès l’atelier… et même sur le parking !

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Quel carrossier ou garagiste n’a pas eu au moins une fois dans sa carrière un véhicule hors d’usage (VHU) encombrant son parking ou négligé dans son arrière-cour ? Or, ces véhicules qui subissent les affres du temps en silence peuvent redevenir vertueux pour toute la chaîne de valeur. Car leurs oripeaux ont de la valeur une fois transformés en pièces de réemploi (PRE). C’est pourquoi FRPA, la plateforme en ligne qui interconnecte les besoins en PRE des réparateurs avec le stock de 115 déconstructeurs, a lancé son service VHU l’an dernier. Ainsi, quelque 150 épaves sont achetées chaque mois sur les terrains des réparateurs de France par les centres de recyclage adhérents de FRPA.

Le Garage Champalaune, agence Peugeot située à Guipel, en Ille-et-Vilaine, est devenu l’un de leurs principaux fournisseurs. Et ce, même si « le flux est infime à notre échelle », reconnaît Nicolas Champalaune, co-gérant de l’entreprise familiale avec ses frères Daniel et Manuel. « Nous utilisons tout de même l’outil car il est intéressant. Depuis que nous nous sommes lancés en 2022, nous en avons vendu cinq, dont un Renault Scénic avec intérieur cuir – une édition peu fréquente – pour un montant de 1 500 €. Cela évite à ces VHU de finir purement et simplement broyés. Et même si nous sommes propriétaires de ces épaves depuis longtemps, leur enlèvement libère de l’espace », ajoute le professionnel.

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La pièce de réemploi est utilisée fréquemment pour maintenir la mobilité des clients de l'établissement, sis en secteur rural.

Un cercle vertueux pour toute une clientèle

Et celui-ci d’ajouter que le cercle vertueux auquel il contribue permet au Garage Champalaune de remettre en état à moindre frais des modèles qui auraient été classés véhicules économiquement irréparables (VEI) sans l’atout de la PRE. Un soutien indéniable dans un secteur rural comme celui dans lequel est installé l’établissement, où 90 % des clients sont des particuliers et où les quelques professionnels sont surtout des artisans, dotés de véhicules souvent âgés et fortement kilométrés. Et qui, malgré tout, doivent conserver toute leur mobilité.

Pour les travaux structurels et de carrosserie, le Garage Champalaune fait sous-traiter les réparations à un carrossier d’une commune alentour, dont il occupe la moitié du planning. Il commande les pièces via FRPA et celles-ci sont livrées directement chez le sous-traitant. Pour la petite et la grosse mécanique, en revanche, les équipes de l’agent Peugeot se débrouillent et fort bien. « Au moins 20 % de PRE sont montées dans le garage, en volume de pièces. Mais rapporté au volume d’achat total, elles ne représentent que 10 %. Cependant, dans une région rurale comme la nôtre, les clients recherchent du prix et acceptent relativement facilement de monter de la pièce d’occasion. Surtout que l’expert la préconise souvent, au-delà d’un certain âge du véhicule », ponctue Nicolas Champalaune.

Romain Thirion
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