Avec CHOC, la FRCI veut médiatiser la carrosserie et ses métiers

Notre numéro 25 de Zepros Après-Vente Carrosserie le soulignait sans détour : face au manque de main d’œuvre et au déficit de vocations dans le secteur de la carrosserie, les enseignes spécialisées sont plus ou moins démunies. Et manquant elles-mêmes parfois de moyens pour communiquer efficacement en direction des jeunes, la mise en commun de leurs efforts au travers de la FRCI s’imposait comme une évidence. Proche de l’agence de communication et de contenu digital MH Galaxie, la Fédération des réseaux de carrosserie indépendants s’est donc appuyée sur cette dernière pour donner naissance à CHOC.

« L’idée est née lors de la première édition des As des Réseaux, sur Equip Auto 2019. Nous savons que communiquer a un coût, que c’est un métier et que cela prend du temps. Or, les meilleurs ambassadeurs de nos métiers sont les professionnels eux-mêmes et ceux qui ont fait le choix de s’y former. Il n’y a pas un seul jour où l’on ne parle pas d’emploi dans notre secteur et nous devons présenter celui-ci comme un secteur intéressant, capable de susciter des vocations », reconnaît Patrick Cléris, président de la FRCI et lui-même ex-carrossier pendant plus de trente ans. Ce n’est donc pas une surprise si le lancement de CHOC s’est fait dans l’enceinte du Garac, l’Ecole nationale des professions de l’automobile, à Argenteuil, en présence de nombreux apprentis et d’élèves de Bac Pro.

Car le cœur de cible de CHOC et des journalistes et communicants qui contribueront à son contenu, ce sont les jeunes et leur entourage familial et amical. « CHOC est un média digital qui s’accompagne de pages et de comptes sur les réseaux sociaux. Nous allons produire du contenu visuel, sonore, de la vidéo pour montrer ce qui se passe dans les carrosseries et casser les idées reçues autour des métiers de la réparation-collision », détaille Maxime Haulbert, dirigeant de MH Galaxie. Des petites annonces de la part de chacun des réseaux membres de la FRCI seront également diffusées par CHOC, « afin d’en faire en quelque sorte le Indeed de la carrosserie », ajoute Maxime Haulbert.

Le repartage de contenus existants par ailleurs et étant de nature à valoriser lesdits métiers sera aussi pratiqué. La ligne éditoriale de CHOC s’axe sur six thématiques : l’actualité, l’innovation, les métiers, la société, l’environnement et la petite comme la grande histoire de la carrosserie. « Si les bases du métier restent les mêmes, nous voulons montrer que les produits, les outils, les process ont changé pour s’adapter aux technologies actuelles et aux besoins des véhicules et des usages d’aujourd’hui, ainsi qu’aux exigences de digitalisation », plaide Rémi Renaudo, directeur commercial d’Autoneo, l’enseigne du groupe Centaure. De quoi prouver aux jeunes qu’ils ne s’engagent pas dans une voie de garage en choisissant de se former à la carrosserie.

« Nous voulons conduire les jeunes à choisir nos métiers par passion. D’autant que ce sont des métiers non délocalisables, même si certains apporteurs d’affaires ont pu croire, par le passé, pouvoir envoyer des véhicules à l’étranger sur des porte-huit pour les y faire réparer. La carrosserie, c’est aussi travailler ses compétences linguistiques, car des constructeurs comme Tesla ont des parcours de formation qui passent par l’international. C’est également de la communication, de la conquête client, du commerce et beaucoup d’organisation. Enfin, nous voulons montrer que le secteur est aussi très ouvert aux femmes », défend de son côté Bruno Pourret, responsable du réseau Acoat Selected, détenu par le fabricant de peinture Akzo Nobel.

Au travers de CHOC, l’idée est de redonner du sens au métier auprès de tous les publics. « Nous voulons mettre en perspective, pour le grand public, toutes les mutations qui ont lieu dans les entreprises de carrosserie. Expliquer que les conditions de travail se sont grandement améliorées, que le management a beaucoup évolué aussi, mettre en avant les politiques RSE de nos adhérents », souligne Stéphane Montagne, fraîchement passé de responsable national d’AD Carrosserie à la fonction nouvellement créée de Directeur des partenariats et du service clients réseaux au sein de la Direction Générale des Réseaux et Activités de Réparation VL.

CHOC vise également à rappeler que le secteur de la carrosserie est en phase avec l’air du temps et notamment les fameuses exigences de responsabilité sociétale des entreprises. « La première responsabilité de nos carrossiers est d’abord de réparer au lieu de remplacer. Ensuite, d’utiliser des produits et des process moins énergivores, d’encourager les réparations rapides et l’économie de produits. Enfin, de gérer les déchets avec des collecteurs agréés. Être carrossier aujourd’hui, c’est aussi repenser l’alimentation de son entreprise en énergie propre, par l’installation de panneaux photovoltaïques par exemple », relève Alain Bessin, président du GIE Five Star, réseau du fabricant de peinture Axalta.

Parti de rien, CHOC veut enrichir son contenu progressivement en commençant par des brèves trois fois par jour ainsi qu’un article et une vidéo originale par semaine, en plus des contenus partagés. Des échanges avec WorldSkills sont notamment envisagés et les supports d’information professionnelle pourront aussi être source d’enrichissement. Présente au Garac le 8 septembre, l’ANFA confirme également son souhait d’accompagner CHOC.

Présent également, BCA Expertise s’est aussi dit sensible aux objectifs du nouveau média digital, le métier d’expert évoluant également dans l’ombre pour le grand public. Un grand public qui devrait entendre parler de CHOC de façon plus retentissante en février prochain, date à laquelle les équipes de MH Galaxie et la FRCI envisagent de communiquer auprès de la presse généraliste.