
Objectif podium

Pour la seconde fois, Manuelle Gauthier et Sophie Breusse prendront le départ du rallye Aïcha des Gazelles (RAG) ensemble. L’une à franchir les dunes au volant de son 4×4. L’autre à manipuler cartes et boussoles. Leur objectif commun (et assumé) : viser la lune et grimper sur le podium.
Racontez-nous votre parcours et comment vous en êtes venues à participer à l’édition 2025 du Rallye Aïcha des Gazelles du Maroc ?
Sophie : j’ai participé une première fois en 2011 avec quelqu’un que je ne connaissais pas, mais avec qui je voulais participer, car elle avait gagné l’année d’avant. Du coup, je l’ai tanné pendant des mois pour qu’elle me prenne comme coéquipière, et puis on est parties. Mais, je n’ai pas mangé durant une semaine et alors, j'ai fini par prendre ma carte à l’envers. On a terminé 10ᵉ alors que nous étions en 4ᵉ place pendant quasiment tout le rallye ! Je suis revenue en me disant que jamais plus de ma vie, je ne me mettrais dans un état pareil. Et puis entre temps, j'ai fait des enfants et j’ai eu envie de repartir. En 2018, avec Manue, on a donc pris le départ, mais nous n’étions pas à fond mentalement. Nous avions envie de prendre l’air toutes les deux, mais il aurait mieux valu qu’on aille faire une thalasso finalement ! Par la suite, j’ai participé une 3ᵉ fois avec une copine juste après le Covid, et là, on a fini 4ᵉ. Mais, j’ai un petit goût amer dans la bouche qui ne passe pas bien parce que 4e, c'est au pied du podium ! Moi, j’annonce la couleur : je ne viens pas pour participer, je viens pour gagner. Mon but, c'est la médaille !
Manue : mon 1ᵉʳ, c'était en 2014. Nous étions 4 copines du même village, très impliquées dans la vie associative. Et puis une année, on a eu envie de faire quelque chose. Ça a commencé par un saut en parachute, ensuite, on s’est lancées dans l’aventure du RAG. Je n’avais alors jamais conduit de 4x4 ! Depuis, j’ai attrapé le virus : j’adore me retrouver dans ces projets féminins qui permettent de sortir de son quotidien, de sa zone de confort. Du coup, le RAG 2025 sera mon 7ᵉ. J’ai fait d’autres rallyes féminins, mais celui-ci est mon préféré, car on est dans une compétition soutenue qui demande beaucoup de savoir-faire et ce qui me plait, c'est d’avoir appris à chaque fois, de sorte de pouvoir faire mieux la fois suivante. Alors bien sûr, on ne fait pas 7 fois ce rallye sans avoir l’esprit de compétition. Et c’est vrai que cette année avec Sophie, nous sommes dans la même dynamique : nous n’y allons pas pour enfiler des perles, le but, c'est de décrocher un podium.
Sophie : en fait, vous parlez à des championnes potentielles… Hyper humbles en plus !
Pourquoi le rallye des gazelles et pas une autre compétition ?
Sophie : un peu par hasard. Mon mari était absent. Et, je suis tombée sur le Dakar. Or, en regardant sur mon téléphone s’il y avait quelque chose de ce type qui soit plus accessible, je suis tombée sur les Gazelles. Or, j’adore conduire, j’adore la navigation et du coup ça me faisait très envie. Comme quand j’ai une idée dans la tête, je ne l’ai pas ailleurs, je n’ai pas lâché la fille avec laquelle j’ai participé la 1ʳᵉ fois pour pouvoir aller essayer…
Qu’est-ce que le Rallye représente pour vous, personnellement ?
Manue : pour moi, c'est un moment où je décroche de ma vie quotidienne. Je me mets dans une espèce de bulle où ma seule préoccupation est d’être en adéquation avec ce que l’on nous demande sur le rallye. Et puis, c’est un moment pour moi, et uniquement pour moi. Je ne suis plus ni une mère, ni une cheffe d’entreprise, ni une épouse… Je suis Manue avec Manue. C’est une démarche très introspective.
Sophie : c’est un peu pareil pour moi : le rallye est une bulle hors du temps, sans les marques de notre quotidien. J’adore ça ! Pendant 9 jours, nous sommes déconnectées de nos vies. Nos seuls objectifs, ce sont les balises, les balises, les balises… Le cerveau change complètement de ce qu’on lui demande d’habitude. Il y a des gens qui vont mal le supporter et il y en a d’autres pour lesquels ça devient addictif.
Vous ne vous connaissiez pas du tout avant votre participation ensemble en 2018. Du coup, comment vous êtes-vous retrouvées dans la même voiture ?
Sophie : en fait, on a fait des stages avec Christophe Delacourt. Moi, je l’ai fait parce que mon mari n’étant pas là, je devais gérer beaucoup de choses et j’avais besoin d’air. Par la suite, je me suis inscrite pour aller faire joujou avec ma boussole et ma carte. Manue en a fait un aussi et comme elle avait perdu sa gazelle et que moi, je ne travaillais pas à ce moment-là, Christophe a proposé que je remplace la coéquipière de Manue.
Manue : moi, c'était mon 2ᵉ rallye et j’avais déjà cette envie de m’accrocher. Or, quand j’ai fait ce stage, j'ai bien vu que ma coéquipière de l’époque n’était pas dans le même trip que moi. À la fin du stage, nous avons donc décidé de ne pas poursuivre l’aventure ensemble. C’est comme cela qu’on a été mises en relation avec Sophie.
Comment vous préparez-vous physiquement et mentalement pour vivre cette fabuleuse aventure ?
Manue : moi, je ne suis pas une grande sportive. Cependant, je suis active, je fais des treks, je bouge beaucoup et je travaille d’ailleurs encore. Je sais que le rallye est difficile, que cela demande une hygiène de vie correcte, car on dort peu, il faut bien se nourrir… Mais au-delà du physique, je suis convaincue que le mental joue pour 70 %.
Sophie : à partir du mois de janvier, je vais me mettre dans une espèce de tunnel dans lequel je fais du sport, de la marche, je me remets à potasser des cartes… c’est un tunnel qui rétrécit jusqu’à la ligne de départ. Mais, c’est une démarche très personnelle.
Manue : nous connaissons le rallye et nous savons à quel point il peut être difficile, à quel point il faut aussi savoir composer avec des paramètres qu’on ne maitrise pas comme les tempêtes de sable, la température à 45°, les 150 montées/descentes de la voiture par jour. Mais, l’avantage, c’est que nous avançons aujourd’hui en terrain connu et nous nous conditionnons et nous préparons en connaissance de cause.
Bosch Car Service est très attaché à l’innovation, à la résilience et à la solidarité. Quelles valeurs partagez-vous avec notre réseau ?
Manue : c’est mon 5ᵉ départ en tant qu’ambassadrice Bosch Car Service donc j’ai pu tisser des liens avec un certain nombre de personnes. Je partage avec Bosch Car Service des valeurs de partage, de transmission, de résilience. Et puis, j’ai cette capacité à me dépasser sans m’écouter et c’est une force, même s’il est important de ne pas aller au-delà de ce qui est acceptable.
Sophie : moi, je suis toute nouvelle ambassadrice chez Bosch Car Service. En revanche, je suis dans l’entraide, même si j’ai la gagne et la résilience, elle aussi, fait partie de mon quotidien.
De quelle façon Bosch Car Service vous soutient-il dans cette aventure ?
Sophie : le soutien, au-delà de l’aspect matériel des choses, se fait surtout grâce à l’esprit d’équipe. Il y a une réunion tous les mois, il y a Ludivine qui est très présente, très accompagnante, qui bichonne ses gazelles. C’est quelque chose d’assez nouveau pour moi qui me suis toujours débrouillée toute seule. Et j’avoue que j’aime bien l’idée d’être dans une équipe, d’avoir du soutien.
Manue : après avoir connu les deux, c’est vrai que l’engagement vis-à-vis de Bosch Car Service est particulier sur le rallye, car on ne se sent pas seule. C’est une sorte de rallye dans le rallye en fait. Un lien très fort unit les membres de l’équipe et les équipages Bosch Car Service ont la volonté de représenter la marque du mieux qu’elles peuvent, en performant bien sûr, mais également en montrant qu’il ne faut rien lâcher, qu’il faut s’entraider.
Quel moment ou lieu en particulier avez-vous hâte de découvrir durant ce RAG 2025 ?
Manue : le désert !
Sophie : moi, je veux jouer !
Un objet fétiche que vous glisserez dans votre sac ?
Sophie : pour mon dernier trek, j'avais pris un fer à cheval, un arbre de vie autour du cou, j’ai fait brûler des bougies. J'avais un trèfle à 4 feuilles avec moi. Bref, j’ai fait ce qu’il fallait. J’ai fini 2ᵉ. Maintenant, toute la question, c’est de savoir si j’ai réussi grâce à tout ça ou pas !
Manue : moi, ce sont des Chupa Chups ! Quand j’ai besoin de réconfort, j’aime bien ça.
Sophie : vous noterez qu’aucune de nous n’a répondu « des photos des gosses et du mari » (rires). Mais, franchement, quand on fait ça, on ouvre le pare-soleil et on chiale donc il ne faut pas prendre ces photos !
Quel aliment secret vous redonne un coup de boost pour affronter la rudesse du désert du Maroc ?
Sophie : je ne suis pas adepte en temps normal, mais en effet, du Red Bull, ça remet sur le vélo, surtout quand on est debout depuis 5 h du matin. Et puis les fruits secs, les dattes, etc.
Manue : pareil pour moi : des fruits secs à 10 h et des bonbons à 16 h… j’apporte volontiers une boîte de 1 kilo de Haribo !
Si votre duo était un animal, quel serait-il ?
Manue : c’est compliqué… Je serai Rico, mon beagle : affectueux, câlin, mais capable de suivre les traces d’un sanglier pendant 24 h.
Sophie : Rico, je ne sais pas, cependant l’image du chien est bonne. En effet, quand il a décidé de ne pas lâcher un truc, il peut faire 50 km et il reniflera pendant 50 km… Et il peut mordre aussi.
Que diriez-vous à une femme qui hésite à participer à ce rallye-raid ?
Sophie : il faut arrêter d’hésiter. Il faut lâcher le mari, les gamins, le chien et partir prendre l’air. Cela fait un bien fou et après, on se sent mieux. Comme le dit Dominique Serra, il y a plein de filles qui ont fait le rallye et qui ont fini par faire des choix dans leur vie qu’elles n’auraient pas osé faire avant. C’est très vrai.
Manue : moi, je dirais : « Vis ton rêve ». Les femmes ont souvent des réactions de surprise quand on leur dit que l’on fait le rallye. Pourtant, je pense qu’on est toutes capables de se lancer et d’y arriver. Il faut juste le vouloir et se battre. Je pense que quand on se bat pour aller au bout de ses rêves, on arrive à faire plein de choses, mais il ne faut surtout pas attendre que les autres le fassent pour vous !
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