La FNA dénonce la campagne dénigrant carrossiers et pros du vitrage
Par la voix de la présidente de sa branche carrosserie, Marie-Françoise Berrodier, l'organisation professionnelle déplore que l’ensemble d’une profession soit mise à mal en raison de pratiques abusives ciblées. Elle met également en garde contre l’appropriation par les sociétés d’assurance d’un pouvoir de police économique qui relève de la compétence des autorités.
Dernièrement, une enquête du Parisien jetant l’opprobre sur des professionnels de l’automobile réalisant du remplacement et/ou de la réparation de vitrage a fait couler beaucoup d'encre. Elle évoque les remises de cadeau par certaines enseignes non agréées par les assureurs et dénoncent des cas de fraude supposée à l’assurance. Globalisant leurs propos, ces articles ont choqué les professionnels. S’il est certain qu’il existe des fraudes, les organisations professionnelles du métier de carrossier et de spécialiste du bris de glace rappelle qu'il revient aux autorités de les sanctionner. Et que cette démarche commerciale de cadeaux dérangent, le Code de la consommation ne l’interdit pas et même l’encadre.
« Ce sujet est en réalité une habile manière de faire accepter des pratiques assurantielles qui ne sont plus tolérables si rien n’est fait. À la déclaration d’un bris de glace, les carrossiers principalement non agréés se voient opposer une procédure nationale bien rodée partagée par plusieurs compagnies d’assurance qui consiste à imposer un taux horaire unique et uniforme sur l’ensemble du territoire, quel que soit le véhicule pris en charge. Si l’usager a l’audace de choisir son réparateur, un courrier le fait culpabiliser avec de faux arguments parfois malhonnêtes », rappelle Marie-Françoise Berrodier, présidente de la branche Carrosserie de la FNA.
Arbitraire arbitrage économique
Sur le terrain, la FNA constate le refus systématique des expertises par l’assurance, rendant difficile, voire impossible, la tenue d’un contradictoire avec un expert. Le consommateur se voit indemnisé sur la base de remboursements plafonnés arbitrairement s’il ne choisit pas le réseau agréé par l’assureur. La FNA réaffirme donc son engagement en faveur d’une intersyndicale forte pour contrer ces pratiques. « S’agissant en outre des réseaux de réparateurs agréés, ces derniers consentent des remises très importantes sur leurs prestations, y compris sur les pièces, sans aucun engagement de volume de l’assureur. Le seul gagnant, c’est l’assureur. Plus généralement, la FNA s’engage aux côtés des carrossiers contre les campagnes récentes de plusieurs acteurs remettant en cause la loyauté et l’intégrité du métier, pas seulement sur le marché du bris de glace », souligne la FNA.
Les près de 18 000 ateliers en France ont traité 3,4 millions d’opérations en 2022 (source Gipa), en collaboration avec les experts automobiles. Ils doivent aussi faire face aux mutations du secteur : électrification des véhicules, réparation et recalibrage des ADAS, etc. Ils assument aussi des investissements lourds dans un contexte de forte pression économique, notamment de la part des compagnies d’assurance. Ainsi, la profession a le sentiment qu’on lui demande de réparer un véhicule de dernière génération au même prix qu’il y a vingt ans. « La FNA espère que la signature récente de la charte entre les organisations professionnelles représentatives des carrossiers et des experts rétablira un dialogue plus objectif entre deux mondes qui ne se comprenaient plus. La FNA organise sur le terrain des réunions sur la défense de la profession et encourage tous les carrossiers à se mobiliser au sein d’une organisation professionnelle », conclut l’organisme.