Covid-19 : la France sous cloche pour 15 jours
« Nous sommes en guerre ! En guerre sanitaire ! Dès demain midi et pour 15 jours, nos déplacements seront très limités », a répété à l’envi le Président hier soir, lors de son allocution. Emmanuel Macron impose depuis le 17 mars à midi un confinement plus strict, sous peine de sanctions. Un premier pallier de 15 jours qui pourrait s'étendre... Seuls les trajets pour les courses alimentaires, les soins ou encore l’accès au travail sans possibilité de le faire à distance sont autorisés (avec les gestes barrières obligatoires pour protéger les salariés). Et toute infraction sera sanctionnée. Les frontières européennes (espace Schengen) sont également fermées. Cette crise sanitaire « sans précédent aura des conséquences humaines sociales et économiques majeures », a rappelé le Président. Pour ne pas mettre en danger les entreprises et les salariés, Emmanuel Macron a rappelé l’accompagnement de l’État pour chacune, quelle que soit sa taille. « Aucune ne sera livrée au risque de faillite. Nous mettons en place un dispositif exceptionnel de report des charges fiscales et sociales pour les entreprises, ainsi que de soutien au report d’échéances bancaires et de garanties de l’Etat à hauteur de 300 Md€ pour tous les prêts bancaires contractés. » Les plus petites entreprises n’auront rien à débourser : ni impôts ni cotisations sociales. Les charges (factures d’eau, gaz et électricité) et les loyers sont suspendus. Parallèlement, le dispositif de chômage partiel est massivement élargi. Un fond de solidarité pour les artisans, commerçants et entrepreneurs sera abondé par l’État et les régions. Les modalités de ce confinement doivent être adaptées « secteur par secteur. Il faut tout faire pour que l’économie soit préservée. » Le gouvernement réfléchirait à une indemnité mensuelle de 1 500€ pour les indépendants très gravement touchés par la crise. Le montant était encore soumis à l'arbitrage de l'Élysée hier soir. Le gouvernement doit préciser les modalités de cette nouvelle étape de restriction. En attendant, la consigne est claire : "Restez chez vous". À suivre.
Caroline Ridet et Muriel Blancheton
Rappels sur les déplacements autorisés, par Christophe Castaner, ministre de l’intérieur :
Pour justifier tout déplacement, il faudra une attestation sur l’honneur, téléchargeable en ligne et sur les sites publics, des cartes professionnelles ou un papier libre sur l’honneur, avec 135€ d’amende en cas d’infraction ou de non-justification du déplacement. Des contrôles fixes et mobiles sont placés sur les axes principaux et secondaires. 100 000 policiers et gendarmes sont en place sur le territoire. Fermetures des frontières européennes (UE et espace Schengen). Des mesures « fortes mais nécessaires » pour protéger tous les Français et limiter le nombre de victimes du Covid-19. Il n’y a aucun panache à ne pas appliquer les gestes barrières », a indiqué le ministre, soulignant que les 15 jours seront amenés à être prolongés. Un confinement sur le modèle de l’Italie et de l’Espagne, avec des déplacements brefs, à proximité du domicile…mais avec parcimonie. « Restez chez vous ! », a martelé Christophe Castaner.
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