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F. Baduel, AAG : « Se financer avec de la création de valeur permet de nous développer ailleurs »

Muriel Blancheton
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Franck Baduel, AAG

Maintien voire accélération des acquisitions, cap sur la péninsule ibérique, ancrage de la marque Napa et du concept Nexdrive... l'Atlas de la distribution PR de Zepros Après-Vente Auto fait un tour d'horizon du groupement Alliance Automotive avec son Chief Executive Officer, Franck Baduel. L'occasion pour ce dernier de clarifier la position d'AAG et de Groupauto International lorsqu'un adhérent doit sortir du giron...

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Tout d’abord, le tour d’horizon traditionnel des acquisitions et des résultats en 2022 ?
Franck Baduel :
Nous terminons l’année à presque 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une belle progression sur un an (2,5 Md€ en 2021) avec une croissance organique et externe de 9 % chacune. Nous sommes heurtés par une inflation pondérée sur les neuf pays où nous opérons de l’ordre de 8 % environ sur un an. Mais dans le contexte actuel, nous avons maintenu le cap avec seize acquisitions, dont huit au Royaume-Uni et quatre en Irlande. Viennent ensuite celles disséminées entre la Hollande et la Belgique. En Allemagne, après Coler, Busch et Henning, nous nous étendons encore avec l’intégration de Knoll. Viennent enfin l’Espagne et le Portugal via Lausan (détenteur de Soulima). Le n°1 espagnol a apporté trente-et-un magasins espagnols, six agences portugaises, et devrait clôturer l’année à 130 millions d’euros. Au cumul, nous avons racheté environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Et au global, nous comptabilisons 750 filiales sur 2500 points de vente.

La péninsule ibérique fait donc partie de vos objectifs de conquête ?
F. B. :
Ce marché encore très fragmenté est très attractif ! L’Espagne et le Portugal annoncent un parc roulant de 26 millions de véhicules, avec des similitudes de comportements avec la France par exemple. Sur place, nous travaillons avec des fournisseurs premium, que nous connaissons déjà par ailleurs, et nous avons toutes nos solutions comme NAPA et Nexdrive… Nous adoptons la même stratégie de conquête que dans les autres pays. Il faut juste allouer les ressources nécessaires : logistique, concept de distribution, réparation, digital…

Un adhérent qui réalise la majeure partie de son sourcing chez un concurrent n’est pas logique !

Quels sont les pays les plus « locomotives » ?
F. B. :
Notre croissance est significative en Angleterre (+ 7 %), mais également en France (+ 6 %), ainsi qu’en Allemagne et aux Pays-Bas avec des croissances à deux chiffres. La Pologne, via le recrutement d’adhérents au sein de Groupauto Polksa est également un vecteur, notamment avec l’adhésion des distributeurs Hart (180 millions d’euros de CA, 700 personnes, 26 implantations) et Darma (20 millions d’euros de CA, 12 sites). Ces deux acteurs ont chacun des filiales en Pologne, en République tchèque et en Slovaquie. Nous n’avons jamais réellement cessé de nous développer, hormis en 2020 avec « seulement » six acquisitions dans une période où, comme toutes les entreprises, nous devions préserver notre cash. Nous maintenons notre rythme de croisière sur les acquisitions ou les adhésions. Nous allons d’ailleurs poursuivre en 2023. Se financer avec de la création de valeur permet de nous développer ailleurs. Mais nous restons pragmatiques et surtout humbles, malgré notre taille !

Allparts a quitté Groupauto Nederland pour rallier Nexus. Votre réaction ?
F.B. :
Beaucoup de choses infondées ont été dites sur ce départ. Depuis de nombreuses années, Allparts Groupauto Nederland développait un partenariat commercial avec LKQ. Et en 2019, lorsqu’Alliance Automotive Group a racheté les opérations de Parts Points Group aux Pays-Bas et en Belgique, nous avons tenté à de nombreuses reprises de trouver un cadre harmonieux pour travailler ensemble. Car un adhérent de GAI qui réalise la majeure partie de son sourcing chez un concurrent n’est pas logique ! Nous avons construit une offre de services pour qu’il dispose de l’ensemble des gammes de nos propres fournisseurs, référencés chez GAUI. Malgré cela, le board d’Allparts a décidé de rejoindre Nexus Automotive, que je respecte profondément d’ailleurs. C’est leur choix.

Peut-on voir la marque NAPA partout en Europe ?
F. B. :
Oui, NAPA est présente dans huit pays sur neuf (hors Pologne où nous n’avons pas l’outil logistique pour maîtriser la chaîne de valeur), avec un volume proche des 300 millions d’euros (vs 200 millions en 2021). Nous la déployons depuis 2019 avec une stratégie différente des Etats-Unis, son pays d’origine. Là-bas, NAPA a une empreinte très forte permettant à GPC d’être facilement identifié : produits packagés, concepts de distributeurs et de garages, ventes en ligne, sponsoring… Tout est décliné en NAPA. En Europe, la stratégie est un peu différente, avec le choix d’un dépositionnement tarifaire de 20 à 30 % sur une marque à un seul niveau (milieu de gamme) et une offre adaptée à chaque parc local. Nous avons basculé nos anciennes marques distributeurs (Axcar, Tech’in, Truck Tech…) en NAPA VL et PL ainsi que la parapeinture.

L’outil logistique First va-t-il être déployé hors de France ?
F. B. :
Non, First est un outil franco-français partiellement automatisé de 50 000 m2 à 35 km de Paris, né pour compléter notre maillage logistique sur le territoire, entre nos neuf plateformes régionales et les plateformes nationales. En revanche, nous avons des projets similaires, notamment dans le nord de l’Angleterre avec une méga-plateforme semi-automatisée de 90 000 m2. Elle servira également l’Irlande. En Allemagne, nous allons ouvrir une nouvelle plateforme automatisée de 26 000 m2, uniquement dédiée à la pièce d’origine. Et il est probable que nous équipions notre filiale espagnole avec une plateforme nationale de pièces.

Nexdrive est même lancé au Canada depuis plusieurs mois puisque GPC l’a adopté au niveau mondial !

Quelle évolution pour la plateforme en ligne Winparts acquise en 2021 ?
F. B. :
Elle reste dédiée à la vente en ligne BtoC ! Winparts est un site web créé aux Pays-Bas il y a seize ans, avec un entrepôt de stockage pour des pièces auto (VL et accessoires). L’objectif est de dupliquer le modèle dans d’autres pays européens d’ici 2024. Mais pour cela, nous devons au préalable changer l’outil logiciel afin que son infrastructure digitale supporte les flux. Nous y travaillons !

Un point d’étape à propos de Nexdrive ?
F. B. :
Le concept est encore jeune puisqu’il a démarré il y a moins d’un an aux Pays-Bas, terre fertile pour les véhicules électriques et hybrides ! Nous y tirons toute notre expérience pour construire une offre packagée pour le réparateur sur l’entretien et la maintenance de ce type de véhicule : certification, marketing, pièces, expertise, e-catalogues, formations, équipements…Nexdrive est à présent déployé sur tous nos territoires, hormis l’Espagne et le Portugal (prévu pour 2023). Nous comptabilisons 150 garages certifiés et nous en annoncerons 500 au minimum fin 2023. Nexdrive est même lancé au Canada depuis plusieurs mois puisque GPC l’a adopté au niveau mondial. Il sera bientôt présent aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Muriel Blancheton
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