
Mahle restructuré veut accélérer sa trajectoire en France

Un an après avoir pris la direction de la division Aftermarket France de l’équipementier allemand, Pierre Marshall déploie une feuille de route ambitieuse. Pour améliorer ses performances, le patron France devrait pouvoir s’appuyer sur une organisation monde optimisée en janvier dernier.
Intégration renforcée, mutualisation des savoir-faire, accélération des synergies, rationalisation des coûts de production : tel est le plan d’action présenté en janvier dernier par Arnd Franz, à la tête de Mahle depuis fin 2022. Cet adepte de l’optimisation des structures s’est en effet attelé à simplifier l’organisation du groupe, passé de cinq à trois divisions. Ainsi sont dorénavant regroupées au sein de la division « Powertrain and charging » les très stratégiques unités "Systèmes et composants moteur" et "Électronique et mécatronique". L’entité « Thermal and Fluid Systems » fusionne « Filtration et périphériques moteurs » avec « Gestion thermique ». On y retrouvera notamment Mahle Behr, dont il détient la totalité du capital avec la finalisation en début d’année du rachat de la co-entreprise Behr Hella Service, suite à la cession par Hella de ses parts.
Enfin, la division Aftermarket, renommée « Lifecycle and Mobility », intégrera à son portefeuille des solutions numériques et électrifiées. À noter que si le fabricant italien de matériels de garage Brain Bee (rachat total en 2018) entre dans cette division, elle garde pour l’heure une certaine autonomie avec une direction italienne et une organisation propre, avant que des synergies soient imaginées. « Notamment en France à la demande des groupements demandeurs d’un interlocuteur unique sur l’ensemble des activités du groupe. »
Cette réorganisation doit aussi contribuer à renforcer les performances du groupe au 11,7 Md€ de CA 2024, en recul de 5,6% vs 2023, mais avec une rentabilité annoncée en croissance de 3,6 %. Et si l’activité après-vente pèse un petit 1,3 Md€ de business, elle s’est affichée en progression de 6 % vs 2023.

L’aftermarket France challengé
Autre mouvement stratégique dans la division « Lifecycle and Mobility » mais en France avec le départ il y a un an de Nico Untiet, DG depuis cinq ans et remplacé par Pierre Marshall. Il s’agit pour cet ancien directeur de la stratégie EMEA de Schaeffler de redonner un nouvel élan à l’entité française, « qui n’a pas encore atteint la position qu’elle mérite ». Car si le revenu de l’entité Aftermarket France est en légère croissance « au-dessus du marché (+ 1 % selon le baromètre Feda), ce n’est pas satisfaisant au vu du niveau espéré. Malhe a de grandes ambitions en France et nous sommes encore loin de la trajectoire souhaitée », commente le nouveau DG.
Pour autant, Pierre Marshall n’entend pas révolutionner une configuration déjà solide. Donc sauf à renforcer les gammes, pas de changement de portefeuille produits au programme : la filtration sous la marque Knecht, pièces moteur (pistons, quincaillerie d’intérieur de moteur), à la base la force de Mahle et la gestion thermique. Pas de changement prévu non plus pour les forces vives terrain avec une équipe d’une trentaine de personnes dans la division Aftermarket France, dont six commerciaux pour couvrir la France et le Benelux, un staff pour l’entrepôt situé à Décines (69), qui peut livrerà J+1 sur toute la France auxquelles s’ajoutent six personnes exclusivement dédiées à l’équipement de garage.
2025 : incertain mais prometteur
Si l’année a plutôt bien démarré pour l’industriel en France, « il est difficile d’avoir de la visibilité sur un marché frileux mais qui avance tout de même. Pour une marque premium comme Malhe, il faut se battre face à une demande plutôt orientée prix avec un consommateur au pouvoir d’achat réduit. » Mais Pierre Marshall estime avoir en main les leviers pour booster ses ventes : un portefeuille qui sera gonflé, une logistique optimisée avec un renforcement de la profondeur et largeur de gammes sur l’entrepôt semi-automatisé de Décines, qui peut livrer en 24 heures sur toute la France en commande de dépannage, et soutenu par les stocks allemands.
C’est donc avec ces fondamentaux qu’il compte partir à la conquête de nouvelles parts de marché. « Sur ce marché français déjà mature, nous cherchons toujours à améliorer notre pénétration via de nouveaux partenaires distributeurs et bien que nos produits soient d’ores et déjà disponibles chez plus d’un millier de distributeurs. »
Sur le même sujet





