NTN : «Faire que le client continue d’utiliser des pièces premium»
Le vice-président de l'aftermarket automobile de NTN, Christophe Idelon, témoigne de son optimisme quant à la prépondérance des pièces premium sur le marché européen malgré l'inflation en cours depuis plus d'un an.
Nous fonctionnons selon un exercice fiscal japonais que nous bouclons en mars. 2022 marquera une progression en volumes, qui sont bons, et une croissance du chiffre d’affaires liée à l’inflation. Les effets sont cumulatifs. Mais il y a eu beaucoup de tensions sur les matières premières – acier, plastiques, caoutchoucs – et les transports. L’augmentation des prix de l’énergie a eu des conséquences directes pour nous en tant que fabricant, et cela a perturbé la supply chain, ce que la guerre en Ukraine n’a fait qu’amplifier. Globalement, la performance de NTN Europe est homogène sur l’ensemble des pays d’Europe. Les immatriculations des véhicules neufs restent inférieures à l’avant-Covid, mais les conséquences sont positives en aftermarket, car le parc vieillit. L’inflation généralisée a cependant une conséquence sur la fréquence d’entretien des véhicules, les automobilistes étant plus regardants sur leurs dépenses.
Nous avons cherché à la contenir au maximum, même s’il a fallu la répercuter sur le marché. Nous avons donc procédé à des ajustements par étapes pour que cela ne soit pas brutal pour l’utilisateur final: il y a une limite acceptable à ne pas dépasser. Néanmoins, il existe un risque de voir l’inflation devenir contre-productive en termes de croissance du CA. J’espère que tous les acteurs de la supply chain, à commencer par les fournisseurs de matières premières, sauront être raisonnables… Certains indices invitent à l’optimisme mais d’autres laissent craindre une année 2023 difficile. Nous souhaitons que le client continue d’utiliser des pièces premium même si son véhicule est âgé, pour le maintenir roulant le plus longtemps possible avec un bon niveau de performance, de sécurité et de valeur résiduelle.
Il peut toujours y avoir de gros mouvements – le rachat de PHE par D’Ieteren en fait partie – mais c’était la suite logique des années passées entre les mains d’un fonds d’investissement. Globalement, depuis trois ans, la concentration s’est sensiblement calmée. Ce qui se passe aujourd’hui est le fait de logiques de groupe souhaitant mieux se déployer en Europe et marquer davantage leur empreinte sur certains marchés, par exemple PHE en Espagne. L’Espagne et l’Italie fonctionnent avec des structures de distribution éclatées et peu concentrées, donc il serait plutôt logique de voir encore des mouvements sur ces pays-là. Il y en a eu aussi dans l’est de l’Europe.
Read the English version: “Ensure the customer continues to use premium parts”