Franck Baduel (AAG) : « AAG a augmenté de façon significative ses stocks locaux »

, mis à jour le 31/03/2022 à 14h38
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Franck Baduel, directeur des opérations Europe d'Alliance Automotive Group, dresse le bilan du développement européen du groupe de distribution et sa vision d'un marché global en mutation...

Zepros : AAG vient de réorganiser son management au niveau européen. Un signal ?

Franck Baduel : La nouvelle organisation est en place depuis le 1er janvier 2020. Nous travaillons sur une harmonisation des pays. Cette structuration européenne est une étape de plus. Sachant que depuis trois ans une équipe Europe est mise en place avec des patrons pays, une direction financière, des ressources humaines, de la supply chain, des achats et de l’informatique. Et si notre siège est à Londres, nous avons réparti les centres d’expertise dans chacun des pays, là où il y avait les talents.

Vous venez de faire votre entrée au Benelux. Vous avez mis du temps à y aller !

F. B. : Tout est question d’opportunités. Nous prenons le temps d’identifier les bons partenaires dans un pays pour démarrer une nouvelle aventure, de surcroît lorsqu’on arrive dans des environnements que l’on apprend à découvrir. Avec PartsPoint, nous avons racheté une très belle entreprise. Cor Baltus, son P-DG, avait déjà fait un très beau travail de restructuration sur la partie commerciale, logistique, supply chain et profitabilité. Nous sommes maintenant numéro deux aux Pays-Bas et numéro trois en Belgique. Notre stratégie est de nous positionner sur un nouveau pays en reprenant un acteur majeur de la distribution. Cela a été le cas en Allemagne avec Coler, un leader régional dans le Top 10 allemand et qui faisait alors 150 M€ de CA. Depuis, la consolidation qui s’est faite nous porte à près de 400 M€, ce qui nous donne une position significative. Lorsqu’on intègre un pays, c’est pour consolider la distribution et nous n’avons pas vocation à maintenir une taille limitée. De même, être présent dans peu de pays a ses limites. Nous sommes présents en France, au Royaume-Uni, en Allemagne en Pologne et au Benelux. Aujourd’hui en Europe, les effectifs d’AAG sont portés à 12 000 personnes pour 71 plateformes, 2301 points de vente de distribution dont 608 filialisés. Il est clair que l’on souhaite continuer à grandir en Europe.

Et la Pologne, vous avancez ?

F. B. : Nous avons toujours 51 % de Groupauto Polska. Nous avons mis en place une équipe avec un country manager, Wit Wibrosky, ex-patron de Feu Vert en Pologne. Les choses devraient bouger en 2020.

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Les synergies, les appels d’offres européens et l’optimisation des stocks : c’est parti chez AAG ?

F. B. : Les appels d’offres à l’échelle européenne sont effectifs. En revanche, nous n’avons pas joué l’optimisation des stocks. Sur l’ensemble des pièces mécaniques, nous avons intensifié le stockage pour assurer un taux de couverture locale de 95 % de nos magasins. Et en 2020, nous n’avons pas non plus de plan prévoyant cette rationalisation des stocks. Parallèlement, nous avons travaillé sur des lignes de produits ayant vocation à devenir européennes. Et notamment sur les marques distributeurs, qui étaient jusque-là différentes d’un groupement à l’autre, d’un pays à l’autre. Nous avions ainsi à gérer plus d’une dizaine de MDD que nous avons rationalisées.

Dans ce cadre, comment s’intègre le lancement de Napa en Europe ?

F. B. : Les Anglais ont déjà lancé quatre lignes de produits pour lesquels était identifié un besoin en prix. En France, nous avons commencé à stocker et avons également planifié cinq familles d’ici le deuxième trimestre. En Allemagne et au Benelux, un plan de déploiement suivra. À terme, nous avons vocation à avoir la plupart des lignes en Napa.

Avez-vous des velléités à dupliquer sur tous vos marchés les initiatives locales ?

F. B. : Oui, elles ont vocation dans les prochaines années à être déployées dans les pays européens où nous sommes présents. La pièce de réemploi, sur laquelle en trois ans nous avons acquis un savoir-faire, est exportable car il y a un marché. Cela vaut aussi pour la rénovation, activité que nous développions historiquement et que nous avons complétée avec le rachat du Britannique FPS qui détenait BTN Turbo, ainsi qu’en 2019 les actifs de la société française Faral sur la rénovation de turbo. Même volonté de diffusion pour la vente de pièces OE (VL, VUL et pièces de carrosserie) que nous faisons en Allemagne et maintenant en France. La pièce de marque constructeur est un support de son distributeur que le garagiste apprécie. De même, les complémentarités d’activités peuvent essaimer : le poids lourd au Benelux ou en Allemagne, la peinture en Angleterre. Si nous avons l’occasion d’étendre des activités à la fois porteuses et bénéfiques pour les clients d’autres pays, on le fera.

Voyez-vous continuer les fusions-acquisitions chez les équipementiers et les distributeurs ?

F. B. : Nous sommes dans un monde qui se globalise. Chez les équipementiers, il ne se passe pas un trimestre sans qu’il n’y ait l’annonce d’un petit deal qui complète la palette des compétences des gros acteurs. En matière de distribution, la consolidation n’en est qu’aux prémices. Outre les pays où AAG est actif, l’Europe, c’est vingt-sept pays potentiellement à conquérir. Bien sûr l’Espagne, l’Italie, la Suisse, l’Autriche, les pays de l’Est…

Caroline Ridet

L'intégralité de l'édition 2020 de l'Atlas de la distribiution Zepros Distributeurs PR ici

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