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Gruau dérape sur des impondérables

Girault Nicolas
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Malgré sa rentabilité, l’enchaînement de deux imprévus a poussé le groupe lavallois à obtenir une procédure de sauvegarde* auprès du tribunal de commerce de Nantes le 23 décembre dernier. Parallèlement, deux administrateurs devraient être nommés aux cotés de la direction familiale du groupe pour une période d’observation de six mois renouvelables. Sollicité, le groupe a souligné la « sérénité régnant dans l’entreprise. La procédure de sauvegarde ne change rien aux opérations. Les commandes sont prises, réalisées et livrées comme à l’accoutumée ». Il a néanmoins refusé de commenter les causes de ses difficultés citées par nos confrères des Echos.
Celles-ci seraient principalement dues à des baisses de commandes de plusieurs constructeurs à la suite de l’entrée en vigueur de la norme WLTP en 2018. Ainsi, Gruau a notamment investi plus de 4 M€ depuis trois ans dans une nouvelle ligne de peinture et une soixantaine d’embauches pour les transformations du Renault Trafic SpaceClass, dédiés transport de passagers - marché alors estimé à 30 M€. Autre revers : l’embargo américain l’aurait aussi poussé à renoncer à une importante commande à l’export, alors que le groupe détient une filiale aux États-Unis… Enfin pour mémoire, 2019 avait aussi vu le carrossier abandonner son ambitieuse aventure Electron II, VUL électrique « maison » qui n’est pas parvenu à atteindre son seuil de rentabilité...

Rebond attendu pour le multi-spécialiste

Néanmoins, alors que le groupe compte 21 usines employant 1 600 salariés dans sept pays, c’est principalement son site de Laval qui est ralenti par ces déboires. Avec un chiffre d’affaires 2019 atteignant 276 M€ (contre 272 M€ en 2018) et un carnet de commande bien rempli – 54 000 véhicules transformés par an – cette procédure de sauvegarde devrait permettre à Gruau de surmonter ses difficultés. Fort de sa stratégie de multi-spécialiste – dans les secteurs des ambulances, la construction, de la distribution, de la sécurité, etc. – l’entreprise ne remet même pas en cause les objectifs de son sixième plan Projet 2022. Ainsi, après avoir fêté ses 130 ans, le carrossier a annoncé en novembre dernier son partenariat avec l’équipementier slovaque Voltia pour réhausser le VUL électrique Nissan e-NV200 et le distribuer dans huit pays ouest-européens… Un nouveau rebond est donc attendu.
*Pour surmonter un problème de trésorerie, cette procédure autorise l’entreprise à suspendre le paiement de ses dettes, alors qu’elle reste capable de les rembourser – contrairement à une cessation de paiement ou à un redressement judiciaire.
Girault Nicolas
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