La carrosserie Métiffiot préserve son écosystème

Girault Nicolas
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A Valence, la grande carrosserie familiale employant une quarantaine de salariés a repris son activité le mardi 14 avril, après une fermeture de quatre semaines. « Nous avons arrêté précipitamment le 17 mars, comme la majorité des gens. Cela a été un choix dur à prendre. Mais nous avions réuni toutes les équipes et décidé collectivement que l’aspect sanitaire prenait le pas sur le reste », explique Pierre-André Métiffiot. Mais durant cette interruption la famille de carrossiers ne reste pas inactive. « Nous avons travaillé sur toutes les procédures sanitaires pour protéger les véhicules et gérer l’utilisation de l’outillage commun, quitte même à perdre un peu de productivité. »

Puis, le travail a repris sur la base du volontariat, par deux équipes travaillant l’équivalent d’un trois-quarts de temps et par demi-journées. Chacun peut ainsi tester le dispositif sanitaire, avant d’intensifier le redémarrage. La carrosserie membre de Carflex va désormais communiquer pour rassurer ses clients et apporteurs d’affaires sur l’intransigeance de ses mesures sanitaires.

500 000 € pour honorer ses engagements

Côté activité, l’atelier bénéficie d’un stock de chantiers exceptionnel jusqu’à fin mai-début juin. Il comprend une structure spécifique de dégrêlage pour réparer une centaine de véhicules… Auxquels s’additionnent les rendez-vous initialement prévus en mars-avril, mais repoussés. Toutefois, « nous serons aussi secoués par le trou d’air que connaîtra tout le monde, la sinistralité ayant chuté pendant le confinement », affirme Pierre-André Métiffiot.

Le besoin de trésorerie pour surmonter la crise en honorant toutes les charges fixes est estimé à 500 000 € – équivalent à un mois de CA. Appel a donc été fait à toutes les aides mises à disposition par l’État. « Nous avons aussi mis en place des mesures barrières pour préserver tout notre écosystème économique en honorant tous les délais de règlement chez tous nos fournisseurs. Nous voulons éviter de mettre en difficulté toutes les entreprises qui nous font travailler, des fournisseurs de pièces aux sociétés de lavage. Par exemple, nous avons refusé de décaler des traites comme nous l’ont proposé plusieurs distributeurs », précise-t-il.

Pour la reprise, la carrosserie, qui s’est défaite d’une partie de ses agréments ces dernières années, compte aussi sur les assurances. « Je suis content malgré tout de disposer d’agréments et d’avoir des partenaires comme les assureurs. J’estime que nous allons pouvoir travailler avec eux, en cassant les oppositions caricaturales. Eux aussi sont concernés et ont un rôle à jouer pour limiter l’impact sur notre activité. » C.Q.F.D. Le retour à une activité normale passe par des mesures nationales et locales, en amont et en aval des ateliers, chacun devant jouer le jeu de la reprise à son niveau.

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Girault Nicolas
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