Le Scarabée d’Or, fleuron de l’enseignement professionnel

Publié le 16/05/2019

Girault Nicolas

Impressionnant ! C’est dans le cadre du musée des Arts et Métiers qu’a été présentée la version intégralement reconstruite de la première automobile à traverser le Sahara, le « Scarabée d’Or ». Ce Citroën B2 10 HP modèle K1 original était le véhicule de commandement de l’expédition organisée par le constructeur avec cinq véhicules, pour relier Touggourt (Algérie) à Tombouctou (Mali), entre décembre 1922 et janvier 1923…

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Malgré l’absence de plans d’époque, étudiants et lycéens professionnels ont entièrement reconstruit à l’identique cette autochenille Citroën Kégresse entre début 2016 et début 2019. Ce chantier a été initié par l’association « Des voitures et des hommes », qui l'a baptisé « Scarabée d'Or, un défi pour la jeunesse ». Porté par des collectionneurs et mécènes, il a été confié aux enseignants et élèves des Arts et Métiers et du lycée Château d'Epluches…

Techniques de pointes au service de l'ancien

Les futurs ingénieurs se sont chargés de la modélisation du véhicule et de la reconstruction du système de chenille Kégresse. Tandis que les lycéens ont pris en charge la partie moteur et carrosserie, depuis la structure jusqu’à la robe du véhicule. Au total, plus de 50 000 heures de travail, 40 enseignants et 160 élèves ont participé au projet. Les campus des Arts et Métiers de Cluny (conception, maîtrise d’œuvre et usinage), d’Angers, Aix-en-Provence et Metz (réalisation de moule, fonderie et usinage), ainsi que l’institut de Chalon-sur-Saône (imagerie 3D) ont été mis à contribution… Pour retrouver et refabriquer une mécanique ingénieuse.D’autres partenaires professionnels ont pris part au projet pour la sellerie (Paraphe Design), les fluides (Yacco), le refroidissement (Touraine Radiateurs), la menuiserie (Auto Classique Touraine), le dessin du logo (élèves de l’école d’Art mural de Versailles), etc. Parmi eux, Glasurit a joué un rôle prépondérant en retrouvant la teinte d’origine du véhicule. En effet, l’observation du Scarabée d’Or original conservé par Citroën laisse penser qu’il était peint dans un pâle jaune sable… En réalité, la couleur de sa carrosserie était blanche, tirant légèrement sur le vert d’eau. Celle-ci a pu être reconstituée par le fabricant de peinture à partir de l’examen au spectrophotomètre d’une trace conservée sur la partie cachée d’un coffre en bois de l’original… Cet exemple illustre la prouesse des acteurs de ce projet, qui ont su utiliser les technologies les plus modernes pour reconstruire un vestige du passé à l’identique, en dépit des savoir-faire disparus.Nicolas Girault