PHE sur le point d’être vendu à un fonds ?

Jean-Marc Pierret
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PHE (Parts Holding Europe), serait sur le point d'être vendu. D'ici la fin du mois, affirme Les Échos, l'un des deux fonds d'investissement finalistes -CVC ou Platinum Equity- devrait rafler la mise pour environ 1,4 milliard d'euros. Si c'est le cas, PHE ne sera toujours pas acheté par un concentrateur du secteur et le feuilleton de sa revente ultime continuera de plus belle...
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Nos confrères du journal économique Les Échos ont fait sensation dans le petit monde de la pièce. Ils viennent de publier un article annonçant la toute prochaine vente de Parts Holding Europe (PHE). Le fonds Bain Capital, qui détient 91% de son capital depuis 2015, finaliserait des négociations qui pourraient aboutir à la fin du mois. Deux fonds d'investissement, à savoir CVC et Platinum Equity, seraient finalistes avec un avantage pour le premier, croit savoir le journal économique.

PHE reste silencieux comme toujours en pareil cas. Il se contente de préciser que «Bain Capital est actionnaire majoritaire de PHE depuis maintenant 4 ans. Les rumeurs de sortie ou de cession sont inévitables dans un tel contexte.» Mais nous n'en saurons pas plus : «Nous ne commentons pas les rumeurs», conclut PHE.

Secret bien gardé

Il est bien sûr évident que, depuis longtemps déjà -et a fortiori depuis le projet avorté d'introduction en Bourse-, Bain Capital cherche d'autres façons de réaliser son investissement dans le groupe de distribution. Sa raison d'être est d'acheter, de développer et de revendre des sociétés avec plus-value. Et quatre ans, c'est en effet un laps de temps assez classique dans l'univers des fonds d'investissement pour céder une entreprise.

Mais dans ce type de deal à plus d'un milliard, les secrets sont bien gardés. Soit on est “dedans” et l'on sait, mais en étant soumis à de pesantes clauses de confidentialité ; soit on est “dehors”, et l'on doit se contenter de ce que d'autres croient savoir ou veulent bien dire...

Reste que, selon nos propres informations, cette transaction n'est peut-être pas aussi certaine ou au moins, aussi imminente. Certains connaisseurs du dossier croient même pouvoir affirmer que rien ne peut aujourd'hui la confirmer.

LKQ Europe disqualifié ?

Il semble en tout cas qu'aucun acteur de la pièce, américain ou européen, ne soit actuellement en embuscade. Et si les informations de notre confrère s'avèrent (et elles sont pour le moins argumentées), LKQ Europe ne serait donc plus le repreneur annoncé de PHE, thèse dominante depuis de longs mois. Il ne se passe pas une semaine sans que quelqu'un, ici ou là, n'affirme que le deal est proche, voire signé, entre PHE et le leader de la pièce en Europe. L'ogre américain préfèrerait-il digérer ses multiples acquisitions avant de se remettre à table ?

Dans le cas d'une reprise par un fonds, le feuilleton de la revente ultime de PHE repartira donc pour trois ans au moins. Trois années durant lesquelles on reparlera évidemment de LKQ Europe, pour qui les pays de l'Ouest où œuvrent PHE (notamment la France et la Péninsule Ibérique) restent les dernières grosses pièces manquantes à son puzzle européen. Il sera alors toujours temps d'évoquer à nouveau ce mariage régulièrement annoncé. Il faudra en effet à peu près autant de temps pour que LKQ Europe mène à bien son vaste chantier de rationalisation interne tout juste entamé...

Vers une belle plus-value...

S'il faut croire les chiffres publiés par Les Echos, Bain Capital s'apprête de toute façon à faire une bonne affaire. Il reprenait PHE en 2015, qui s'appelait alors Autodis Group, pour 615 M€ versés à Towerbrook, le précédent propriétaire. L'actuel négociation valoriserait, 4 ans plus tard, la même entreprise aux alentours de 1,4 milliard d'euros, soit l'équivalent de 12 mois de CA, annonce le journal économique.

Une plus-value de quelque 800 millions qui ne serait pas aberrante : PHE est en pleine santé (15% de progression en 2018 après +23,1% en 2017) ; quant à son Ebitda qui sert de base au calcul de sa valorisation, il devrait dépasser en 2019 les 143 M€ affichés fin 2018. A l'heure où ce type de rachat se négocie 10 à 12 fois sa valeur, une valeur d'1,4 milliard est très crédible. En outre, son concurrent allemand Stahlgruber, qui réalise peu ou prou le même chiffre d'affaires, avait été vendu à LKQ Europe en décembre 2017 pour 1,5 milliard d'euros.

Jean-Marc Pierret
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