Peinture : l’environnement pèse sur les produits

Muriel Blancheton
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« Nous avons une obligation légale sur l’utilisation et le recyclage de nos produits. Il faut être attentif à ce qu’ils soient employés par des professionnels dans une cabine de peinture et non sur le trottoir, ni qu’ils finissent dans la nature… », rappelle Erwan Baudimant, qui porte la double casquette de fabricant et de distributeur de produits de peinture. En effet, l’entrée en vigueur du règlement européen n°1907/2006 Reach (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) a été l’un des évènements 2018 majeurs pour la filière peinture. Désormais, distributeurs et réparateurs sont obligés d’appliquer strictement les produits peinture selon les utilisations identifiées par les fabricants. Ceux-ci doivent communiquer les substances contenues dans leurs peintures et définir leur mise en œuvre tout au long de la chaîne d’approvisionnement, des fournisseurs vers les carrossiers et chez tous leurs clients au sein de l’Union européenne (UE). Désormais, tout acheteur de produit de peinture hors UE devient officiellement importateur de substance chimique et responsable de l’enregistrement de ces divers composants. Contrainte pour les industriels, négociants et utilisateurs, Reach est aussi une protection pour la santé publique… Ainsi que contre les importateurs non-communautaires. Mais est-ce que toute la filière est en règle dans l’UE ? Pas sûr.Les adeptes de ce type de pratique – sur Internet par exemple – sont soumis à des règles qui peuvent leur coûter cher s’ils les transgressent. Les « blackeurs » travaillant hors carrosserie aussi… s’ils sont pris ! Sur le terrain, en dehors de leurs obligations réglementaires, la majorité des carrossiers ne s’intéressent pas véritablement à l’enjeu environnemental lié à leur activité peinture. D’où la campagne de sensibilisation des fabricants sur les bonnes pratiques au travers du Livre Vert… Certains jouent aussi la carte de produits désormais pour réparation écoresponsable : BASF et ses gammes écoconçues, Axalta et ses produits séchant rapidement à l’air… À côté d’eux, certains réparateurs misent aussi sur l’environnement – par civisme ou opportunité marketing – comme par exemple le Relais Montesquieu à Asnières-sur-Seine (92). Cette tendance de fond du marché est dans l’air du temps.Nicolas Girault
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