Top 100 Zepros Auto. Mais qui va tirer les marrons du feu suite à l’annonce – en pleine crise sociale – de la fin du monopôle sur les pièces de carrosserie ? Même ramené à 10 ans, le délai de protection ferme encore la porte aux indépendants devant 75% du marché de la réparation-collision. Pas de quoi sauter au plafond. Mieux vaut rester les pieds sur terre. C’est ce que font les pros qui évoquent un effet d’annonce et attendent la riposte du constructeur qui, pied sur le frein, va reparler du capot tueur des années 80. La parade est simple : la pièce devra être obligatoirement issue de fournisseurs OE avec une traçabilité identifiée. Aujourd’hui, la situation est ubuesque pour ne pas dire ridicule : le surcoût dû au monopole s’élève à 30 % d’après la Feda, et 50 % des commandes reçues par les distributeurs indépendants comprend au moins une pièce captive. C’est autant de ventes ratées pour ces derniers. Dans ce jeu de dupes, les pros regrettent un marché faussé par une remise reposant sur l’équilibre du taux horaire, alors qu’il repose sur la valeur ajoutée du compagnon. Enfin, les plus visionnaires prévoient une réaction en chaîne inattendue avec à terme jusqu’à 60 % des pièces libérées, mais des risques comme le tatouage des pièces (brand naming) – à l’instar des phares – et une redevance à payer pour l’équipementier. « Ne peuvent-ils pas trouver demain un artifice pour interdire aux plateformes indépendantes la vente de pièce d’origine ? Pourquoi ne pas décider que seuls les garages agréés peuvent intervenir sur leurs véhicules, comme le font déjà Tesla et bientôt Porsche ? », craint Vincent Belhandouz (Aniel)*. Du côté des groupements, les armes s’aiguisent. Commande en ligne, vitrage…Saint-Amand Service France et Cora gonflent leurs catalogues et références en pièces de carrosserie d’origine et élargissent leurs gammes en pièces, peinture et consommables. Mais chacun de jouer la prudence avant de construire une offre en pièces certifiées.*Lors de la table ronde Zepros Carrosserie Muriel Blancheton
