Mobilians – FFC Constructeurs : premier baromètre VI/VUL

Jérémie Morvan
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Lenormant & Olivier

L’organisation professionnelle s’est associée à la FFC constructeurs pour éditer le premier « panorama de la filière des véhicules industriels et utilitaires ». Cette "photographie" met notamment en lumière le décalage entre le parc roulant et l’environnement de marché, et les objectifs en matière de transition énergétique.

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C’est un exercice à quatre mains qu’ont opéré les deux organisations professionnelles. Complémentaires dans leur vision respective du marché de la construction et de la distribution des véhicules industriels, elles lancent un premier panorama de la filière VI/VUL, qui devrait paraître annuellement. Objectif : fournir aux entreprises du secteur – mais également à celle qui en dépendent – une veille de marché, sorte de tableau de bord compilant chiffres-clés (par rang et par région) et tendances impactant le marché.

Un parc VI vieillissant

Il apparaît ainsi que le parc VI roulant s’est profondément modifié ces dix dernières années, avec une baisse significative du parc de véhicules compris entre 3,5 et 12 t. et, a contrario, une hausse particulièrement importante du segment des 32 t. et plus : celui-ci a en effet bondi de 84 % entre 2011 et 2021.

Entre les forts ralentissements de la supply chain depuis la pandémie, créant un net décalage entre l’offre et une forte demande de renouvellement, et aujourd’hui un climat économique peu propice aux investissements pour les transporteurs, le parc VI a significativement vieilli ces dernières années, passant à 9,2 ans d’âge moyen (dans le détail 5,6 ans pour les tracteurs et 11,1 ans pour les porteurs). « Sur les cinq dernières années, l’âge moyen a augmenté de deux ans », confirme Nicolas Lenormant, président de la branche VI de Mobilians. Le nombre d’immatriculations s’établit en moyenne à 10 ans à environ 46 000 unités ; reste que les derniers exercices ont montré que le marché tournait – au mieux – autour des 44 000 immatriculations. Et « si l’on peut constater un volume de plus de 50 000 unités sur douze mois glissants, il s’agit d’un phénomène d’anticipation [N.D.L.R. : passage à la nouvelle réglementation relative aux chronotachygraphes entrée en vigueur en août dernier]. Sur septembre, les volumes d’immatriculations sont à - 25 % par rapport à septembre 2022 », tempère Nicolas Lenormant.

Transition énergétique : encore un long chemin

Concernant le thème aujourd’hui central de la transition énergétique, tous les segments de marché n’avancent pas à la même vitesse. Lorsque près de 94 % des immatriculations de VI ont toujours et encore concerné des motorisations diesel en 2022, les VI fonctionnant au GNV ont pesé 3,9 % des immatriculations et le B100 exclusif 1,8 %. Dans le même temps, seuls 141 VI électriques ont été immatriculés. Des valeurs qui montrent à quel point le chemin est encore long avant d’observer un verdissement réel des flottes. Et si la transition énergétique est en marche, certains transporteurs en paient le prix : tandis que l’indice de l’évolution du gasoil a augmenté de 31,6 % entre janvier 2020 et août 2023, celui du GNV a pris 35,4 % sur la même période…

Quant au VUL, avec un parc à l’âge de moyen de 6,6 ans seulement, il se renouvelle autrement plus vite. Résultat : plus de la moitié d’un parc roulant de 2,65 millions de véhicules a 4 ans ou moins, et respecte donc le cadre (certes repoussé et assoupli) des ZFE.

Jérémie Morvan
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