VO : les concessions préfèrent former "maison"

Muriel Blancheton
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« Le VO est une activité palpitante ! Elle assure de la rentabilité aux réseaux tant elle est au confluent du SAV et de la vente potentielle d’un prochain véhicule ! », s’exclame Philippe Hanot*. Mais le directeur de Dekra Automotive Solutions pointe l’obligation pour les distributeurs d’avoir des vendeurs pointus sur un métier complexifié : connaissance aiguë des produits technologiques, gestion des process sur les reprises, valorisation des véhicules, frais de remise en état, digitalisation, géomarketing… 

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Fini le vendeur VO relégué sur une fonction jugée subalterne et placé au fond de la concession. Aujourd’hui, ce métier est au cœur des affaires, et le recrutement de nouveaux profils est devenu un sujet sensible. « L’automobile a été très longtemps en mode « consanguinité » pour embaucher ou débaucher des salariés. Un monde fermé. Désormais, nous devons anticiper les carences de ces métiers en tension donc élargir le spectre de nos prospections. Nous trouvons les compétences ailleurs », lance Nadia Leroy, responsable de formation chez Emil Frey France.

Le groupe (ex-PGA) a ainsi créé SellsCar, sa propre école de vente en 2018, pour « former maison ». Autre exemple, l’Académie créée par le Groupe Michel, en lien avec le GNFA, et accompagnant une quinzaine de lauréats sur dix mois, coachés par deux chefs de vente VN et VO. Des candidats mis à rude épreuve en fin de parcours dans le cadre d’une session « coup de poing » : ils doivent prospecter et gérer en direct pendant deux semaines de vrais clients sur des zones où la concession n’est pas forcément la mieux placée. « Le digital s’est imposé, mais le client veut toujours voir le vendeur. C’est très formateur », explique Olivier Ertel, le responsable. Même discours avec Jean-François Chatel, formateur au sein de l’école du Groupe Lamirault-Schumacher.

Créée pour nourrir rapidement les concessions en vendeurs opérationnels, elle entamera bientôt sa quatrième session, « car les promotions s’enchaînent sans pause tant les besoins sont urgents ». Reste à accompagner dans leur carrière ces nouveaux profils pour les fidéliser, car « la prime sur le VO vendu ne suffit plus. Ils veulent que leur entreprise donne du sens à leur travail. »

*Dans le cadre du Club Argus

Muriel Blancheton
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