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« L’ennemi public N°1 en atelier, c’est le temps perdu »
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Encore trop souvent, l’atelier perd du temps dans sa production, freiné par une mauvaise gestion de son planning ou de sa charge de travail. « Perdre du temps demande beaucoup de temps ! Et une fois perdu, il ne se rattrape jamais », lance Eric Cerceau à la tête du cabinet conseil La Wroom Team.
Le consultant audite depuis plus de dix ans des entreprises de toutes tailles, de la plus grosse concession au plus petit garage (500 clients traités au total). Les besoins sont multiples : comment rattraper une rentabilité en berne avec une couverture des frais fixes déséquilibrées, ralentir un turnover important et/ou corriger le management, anticiper la transmission de l’entreprise… Or, Eric Cerceau voit encore bon nombre d’ateliers fonctionner « à l’ancienne ». Exemples : à l’heure des CRM multiples et des outils digitalisés, certains travaillent encore avec des cahiers manuels pour noter les réceptions et les interventions à réaliser, d’autres n’ont pas de tableau de bord de gestion de l’activité ou de réceptionnaires actifs sur la vente additionnelle. « Et ceci, malgré tous les standards de représentation des marques. Ne jetons pas trop vite la pierre. Ces cas se situent souvent dans des sites implantés depuis longtemps au cœur de secteurs économiques tendus où le fondateur a su perdurer là où bien d’autres auraient échoué ».
Mais ces habitudes sont sources de nombreuses complications dans le travail au quotidien et donc de perte de temps : une charge d’atelier en sous - régime, l’impossibilité d’avoir une mise à jour correcte sur l’avancement des travaux et peu de moyen automatisé pour prévenir le client de la fin du chantier. « Parfois, la résistance reste lourde et les arguments légions : trop de coûts additionnels, la peur de la perte de contrôle par le dirigeant, une incompatibilité avec le DMS... Bref des objections à traiter soigneusement », note le dirigeant. Ce dernier pointe un problème répandu dans les ateliers des concessions : les jeunes techniciens sont formés pour être des experts technologiques et digitaux. Ils sont chassés très vite et très tôt par la concurrence. « Et si l’entreprise n’évolue pas, elle ne les gardera pas. A elle de s’adapter. »
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