Le marché des lubrifiants auto pas près de se tarir

Premier consommateur mondial de lubrifiants, le secteur de l'automobile et des transports routiers ne devrait pas étancher sa soif de sitôt. C'est grâce à lui, en particulier, que d'ici 2030 le marché des huiles et graisses devrait croître de 2,3 % en moyenne chaque année. L'augmentation du revenu par habitant sur la planète, en particulier dans des pays très peuplés comme la Chine, l'Inde et le Brésil, a en effet permis au parc roulant mondial d'augmenter fortement en quinze ans. De 2005 à 2019, le nombre de véhicules neufs vendus est passé d'un peu plus de 66 à 91,3 millions selon l'Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA).

Des huiles plus techniques... mais pas partout

C'est ce qui ressort de l'étude menée sur le marché des lubrifiants, tous secteurs confondus, par le cabinet Prescient & Strategic Intelligence (P&SI). De 95 milliards de dollars en 2019 – l'équivalent de 79 milliards d'euros – il devrait en peser 115 en 2030 (soit 96 milliards d'euros). Bien entendu, la pandémie de Covid-19 et le recul de la mobilité qu'elle a entraîné a fait baisser le marché en 2020.

Mais cette tendance conjoncturelle est loin d'être structurelle. Les marchés d'Asie-Pacifique, région où la demande est la plus forte et où la marge de progression est la plus importante, ainsi que du Moyen-Orient et d'Afrique, où la croissance est la plus élevée, tirent l'activité de production et de distribution de lubrifiants auto vers le haut.

Les grands groupes pétroliers mondiaux, principaux producteurs de lubrifiants, tirent leur épingle du jeu et continuent d'investir dans des unités de fabrication d'huiles synthétiques toujours plus techniques et performantes. Des produits indispensables pour la lubrification des moteurs et des équipements des véhicules les plus récents. Mais dans le même temps, les huiles d'origine minérales représentent toujours l'essentiel des volumes vendus dans le monde, de par leur faible coût de production et le nombre élevé d'acteurs capables de les fabriquer. Ces lubrifiants minéraux, en revanche, sont devenus très minoritaires sur les marchés les plus développés.

Le bio-lubrifiants : solution d'avenir ?

Par ailleurs, la tendance au développement des bio-lubrifiants devrait se poursuivre. A base d'acides gras et décrits comme biodégradables, ceux-ci sont de plus en plus considérés comme une solution pour lutter contre le réchauffement climatique. Les pétroliers comme Total s'y consacrent déjà. Ces produits, décrits comme biodégradables à plus de 60 % en 28 jours, commercialisés aussi en France, sont fidèles aux normes environnementales OCDE 301B.

Les États cherchent aussi à soutenir la demande. La Farm Security and Rural Investment Act (FSRIA), créée par le Département de l'agriculture des États-Unis, a notamment augmenté l'utilisation et l'achat de produits biosourcés en créant un programme d'étiquetage pour permettre leur commercialisation et un programme de préférence en matière d'approvisionnement pour les agences fédérales et leurs entrepreneurs.