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Reprise de Fog par Sopartex: ça se confirme!

Jean-Marc Pierret
Sopartex n’a pas tremblé devant le Tribunal de commerce de Paris le 29 mai dernier : il a confirmé son souhait d’incarner le nouveau destin de Fog qui cette fois, semble enfin pouvoir espérer redevenir pérenne...
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Le 29 mai, le Tribunal de commerce de Paris recevait comme prévu l’offre de reprise de Fog par Sopartex (voir  notre article précédent sur le sujet). L’instant était évidemment ressenti comme grave par les 66 salariés concernés : la possibilité de voir l’unique repreneur pressenti se replier devant le tribunal –a fortiori quand il reste seul parmi trois à s’y présenter– restant toujours possible.
Clients et salariés préservés
Il n’en a rien été : Sopartex –ou plus précisément sa holding L'Autocontact SAS– a bien confirmé son intérêt pour le fabricant de matériels de garage en structurant une proposition qui, semble-t-il, est bel et bien faite pour rassurer le tribunal, les fournisseurs (du moins ceux qui n'y laissent pas une trop grosse ardoise), les salariés... et les clients de Fog.Commençons par ces derniers. Il y a évidemment un gros passif sur les contrats en cours (maintenance et livraisons) et pour les réparateurs concernés, des craintes légitimes sur le sujet. Sopartex s'est clairement engagé à en reprendre l'intégralité et à tous les honorer. Quant aux salariés, il seront 57 sur les 66 actuels à poursuivre l'aventure. Défalqués les départs à la retraite, les départs volontaires et les logiques partants de l'ancienne direction, il y aura donc très peu de "licenciements secs".
Créanciers sacrifiés
Le tableau est moins rose pour les créanciers. Sopartex n'avait évidemment ni envie, ni vocation à redémarrer avec les semelles de plomb de l'endettement actuel de Fog. La plupart des créanciers concernés par ce nouveau naufrage de Fog l’auront évidemment «mauvaise», à commencer par les deux principaux que sont l’État (la dette sociale de 6 millions d’euros environ passe donc à la trappe… et à la charge des contribuables) et Bosch qui laisse près d’un million dans l’histoire. L’équipementier, partenaire en grande partie malgré lui de l’aventure 2009-2014, n’a pas souhaité commenter l’événement qui, à n’en pas douter, restera pour lui un mauvais souvenir…C'est là la contradictoire morale de ce nouvel épisode. L’échec maintenant consommé de l’improbable attelage constitué en 2009 du vibrionnant Jacob Abbou (éditeur notamment du Journal de l’Automobile) et du peu transparent Pascal Karras (patron d'Autovision) aura finalement construit une paradoxale mais séduisante opportunité pour Sopartex, au moins en termes de conditions de reprise et de préservations d'emplois.L’état désespéré de l'entreprise a justifié un prix de reprise dérisoire (moins de 50 000 €) et permet surtout de redémarrer léger sans porter l'héritage d'un passif  abyssal à l'échelle de l'entreprise. Car si Fog ne réalise plus qu’environ 9 millions d’euros de CA sur les 50 de sa grande époque, le repreneur n’aura au moins pas à supporter les quelque 16 millions de dettes cumulées par l’entreprise depuis 2009.
Fog reste un belle marque
Et s'il faut chercher une autre bonne raison à la volonté de Sopartex de reconstruire un avenir à Fog, on la trouvera dans l'étonnante force de la marque que les 70 commerciaux de Sopartex ont certainement pu évaluer en poussant les portes des garages qu'ils visitent. Malgré de longues années d'incertitudes et de doutes, les pros restent attachés à ce fabricant. Et malgré sa situation financière dramatique, Fog a su rester innovant malgré tout...De quoi raisonnablement penser que ce nouveau rebondissement sera avant tout LE rebond que la marque attend et mérite depuis maintenant presque 5 ans. La réponse définitive, sans grand suspense, sera rendue par le tribunal le 12 juin prochain. Sopartex n'aura alors plus qu'à démontrer, une nouvelle fois, que ce qui ne tue pas rend plus fort...
Jean-Marc Pierret
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