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Les femmes sont aussi l’avenir de l’atelier…
Publié le 11/12/2014
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Harry Salamon (au centre), DG de la division Vans de Mercedes-Benz, a reçu les 25 étudiantes du GARAC pour une visite du Centre technique de la marque.
Les 25 étudiantes du GARAC ont répondu à l’invitation d’Harry Salamon, DG de la division Vans de Mercedes-Benz et fervent avocat de la mixité, pour visiter le Centre technique de la marque à l’Etoile, à Stains. La visite, organisée le 5 décembre dernier, nous a permis de rencontrer certaines d’entre elles, qui se destinent aux ateliers de mécanique, de carrosserie… et à la peinture !
Elles seront peut-être bientôt le visage de votre atelier. Et ses mains aussi. Parmi les 25 étudiantes du GARAC de cette année 2014/2015, elles sont onze à se destiner à l’atelier, de mécanique ou de carrosserie, dont trois en réparation moto. Et même si certaines voient plus loin, jusqu’à l’ingénierie moteur par exemple, toutes ont déjà mis les mains dans le cambouis, le mastic ou la peinture. Qu’elles soient en Bac Pro, en BTS ou en CAP, elles vouent un réel amour à l’automobile et surtout au côté manuel de son entretien et de sa réparation.
C’est pourquoi elles ont logiquement, et avec l’ensemble de l’encadrement du GARAC, dont Laurent Roux, directeur général de l’école nationale des Professions de l’Automobile, accepté avec joie l’invitation d’Harry Salamon, DG de la division Vans de Mercedes-Benz, à visiter le Centre technique de la marque, installé à Stains (93). Car le dirigeant allemand est un fervent promoteur de la mixité et un défenseur acharné de la promotion des femmes dans l’auto, aux postes de responsabilité mais aussi dans les métiers manuels.La mixité promue
Patrick Brégeon, directeur du site, a guidé les demoiselles et leurs enseignantes dans ce fleuron de la réparation à la Mercedes.«Là où est la mixité est la société.» Avec son sens de la formule et un grand sourire, Harry Salamon a accueilli cette promotion de jeunes femmes au Centre technique, promotion qui n’en est pas vraiment une car toutes ne suivant pas le même cursus et n’étant pas au même stade de leurs études. L’homme qui a voué plus de 30 ans de carrière à la marque à l’Etoile, créé le site de Stains et œuvré à la convention de collaboration entre Mercedes et le GARAC en 2002 ne pouvait qu’être satisfait de la présence des jeunes femmes.Car leur nombre n’a jamais été aussi haut parmi les élèves de l’école. Certes, un chiffre de 25 femmes sur 930 élèves reste une portion plus que congrue, mais cette proportion stable depuis deux ou trois ans fait progressivement gonfler le ratio de diplômées dans le chiffre total des anciens élèves. Si le GARAC a formé plus de 20 000 professionnels depuis sa création en 1948 et que les femmes n’y sont présentes que depuis 1970, elles sont désormais environ 400 à en avoir suivi l’enseignement.L’atelier comme priorité
«Quand le nombre d’étudiantes au GARAC aura atteint la centaine, le niveau de mixité sera déjà excellent, souligne Harry Salamon. La présence de femmes en nombre plus ou moins égal à celui des hommes contribuera, je crois, au développement économique des entreprises et de toute la filière automobile», assure-t-il. En attendant, celles qui se forment à l’Ecole des métiers de l’automobile cette année se destinent encore, pour un peu plus de la moitié d’entre elles, à la vente, à la gestion et à la relation client. Mais les autres dessinent bel et bien leur avenir à l’atelier, comme nous le prouvent les cinq jeunes femmes que nous avons rencontrées.Jade Descouture, 16 ans, 2ème année de Bac Pro Maintenance VP«Mon papa est négociant en automobile et j’ai toujours envisagé mon avenir dans la filière auto. Il connaissait le GARAC et j’ai découvert l’école moi-même lors de mon stage de découverte de l’entreprise, au collège, que j’ai effectué chez Mercedes. La vente de véhicules et de pièces ne m’ont jamais autant intéressée que la mécanique. J’aime beaucoup toucher les véhicules, les moteurs. Je tiens ça de mon père : il est investi dans les compétitions de rallye et je l’ai souvent aidé sur la mécanique des voitures, sur la préparation des moteurs. C’est pourquoi, à l’avenir, je souhaiterais devenir ingénieur motoriste. Pour cela, j’ai prévu, une fois mon Bac Pro obtenu, de poursuivre mon cursus par un BTS puis un diplôme d’ingénieur spécialisé.»Carolane Lopes de Carvalho, 18 ans, 1ère année de BTS Après-Vente Automobile«Je suis issue d’un milieu de passionnés d’automobile, mais pas de professionnels : c’est la passion qui m’a amenée au GARAC. Je viens juste d’y entrer après avoir obtenu un Bac Pro mécanique à Nanterre. Pendant trois ans, j’ai mis les mains dans le cambouis dans divers ateliers de mécanique. Aujourd’hui je souhaiterais prendre un peu plus de hauteur dans la gestion de l’atelier et de tout le cycle de réparation des véhicules. J’aime être confronté aux multiples problématiques de la réparation : de la réception client au discours commercial en passant par la gestion des pièces et de l’atelier lui-même… Par rapport à ce que j’ai appris en mécanique, c’est un autre monde, plus complet. »Aurélie Ladam, 23 ans, 3ème année de CAP Peinture automobile«Mon père est jardinier et ma mère employée de bureau, donc je n’ai pas découvert l’automobile grâce à ma famille mais grâce à la télévision ! C’est en voyant un sujet sur la mécanique auto quand j’avais 6 ans que j’ai dit "c’est ça que je veux faire !". Mes parents ont cru que ça me passerait mais ça ne m’est jamais passé et j’ai fait mon stage de découverte de l’entreprise dans un garage lorsque j’étais au collège. Ma mère s’est dit que j’allais revenir toute noire et que ça me dégouterait et je suis effectivement revenue toute noire, mais plus motivée que jamais. Je suis entrée en CAP mécanique à 15 ans : de mauvaise élève au collège, j’ai été première de classe trois ans de suite au GARAC. Après mon CAP, j’y ai fait un BEP Mécanique Auto et enchaîné les expériences chez des agents Citroën, Renault, Peugeot pour apprendre d’un maximum de professionnels.J’ai appris la carrosserie et la peinture sur le tas, j’ai d’ailleurs été embauchée comme peintre mais le garage était trop loin pour que j’y reste, d’autant que j’avais encore beaucoup à apprendre en peinture. Je me suis donc réinscrite au GARAC et suis revenue à l’agence Citroën de mes débuts. Je me suis prise de passion pour la peinture car c’est un travail de précision et qui se voit à l’œil : le client le remarque et notre travail est plus facilement reconnu. De plus, le secteur est très en demande de bons peintres et je veux donc m’améliorer. Et plus tard, pourquoi pas ouvrir un garage ou un atelier pédagogique pour les femmes.»Mathilde Hallot, 19 ans, 1ère année de BTS Conception et réalisation de carrosseries«Mon père est mécanicien en électronique chez Volvo, mon grand-père était chauffeur de poids lourd puis carrossier et mon autre grand-père également carrossier : je suis tombée dedans petite. J’ai visité le GARAC en 3ème et ça m’a donné envie de m’y inscrire. J’y ai fait un Bac Pro carrosserie-réparation avant de m’inscrire en BTS. J’aime la carrosserie depuis longtemps car j’aime la minutie et la précision qu’il faut pour restaurer l’esthétique d’un véhicule. Et comme la carrosserie est la partie visible d’une voiture, on parvient plus facilement à rendre compte de la qualité de son travail. J’adore travailler avec les formes, les couleurs et me confronter à la difficulté sur des véhicules souvent très différents. En BTS, nous prenons un peu plus de distance et passons également du temps sur la conception, devant l’ordinateur ou sur des maquettes, ça me motive encore plus. »Léa Decourtiat, 17 ans, en première de Bac Pro Carrosserie Construction et Réparation«La carrosserie, c’est un truc de famille. Mon père est carrossier indépendant et ma mère travaille au secrétariat de son entreprise. J’ai toujours aimer toucher les voitures, j’ai trouvé rapidement ma voie alors j’ai foncé. A partir de la 3ème, j’ai connu quelques problèmes et j’ai donc décidé d’entrer au GARAC cette année, en Bac Pro. J’y apprends beaucoup de théorie en plus de l’enseignement pratique, qui me permet d’être encore plus performante dans le souci du détail, le soin des petits défauts que l’on ne remarque pas tout le temps et qui peuvent passer inaperçus dans le quotidien d’un atelier de carrosserie. Cette recherche de la précision me motive à continuer. Et pourquoi pas, dans quelques années, reprendre l’affaire familiale. On verra.»En âge d'entrer dans la vie active et ayant déjà de l'expérience en atelier, ces jeunes femmes qui ont toutes les raisons d'être fières de leurs résultats -«souvent meilleurs que ceux de leurs camarades masculins», affirme Harry Salamon- seront sans doute convoitées à leur sortie du GARAC. Mieux vaut donc, dès lors, saisir rapidement l'opportunité d'une embauche car la présence et la compétence d'une femme dans un atelier de mécanique ou de carrosserie a toutes les chances de fidéliser la clientèle féminine. Une clientèle qui craint encore, et souvent à raison, les discours obscurs et jargonnants des professionnels masculins, parfois synonymes d'arnaque mais plus généralement générateurs d'anxiété quant aux pannes mécaniques et autres sinistres automobiles. Or qui mieux qu'une femme peut se faire une idée des questions que se posent les femmes au moment d'entretenir ou de réparer leurs véhicules ? Ces demoiselles, elles, ont la réponse... Les étudiantes ont pu faire le tour des nombreux modèles d'exception présents sur le site, comme cette Classe A AMG ou la mythique 300SL aux portes papillon.Sur le même sujet
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