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<strong>EXCLUSIF</strong>-Autodistribution met ses comptoirs en ligne !

Jean-Marc Pierret
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C'est une grande première dans la distribution traditionnelle : depuis quelques jours, Autodistribution conduit chez quelques distributeurs un test de “web-to-store” à destination des automobilistes-internautes. Un début qui augure une possible revanche “made in grossistes” sur ces sites grand public qui abîment depuis 10 ans leur rentable activité de ventes au comptoir...
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Autodistribution est en train d'inventer −à tout le moins, de tester− un très inédit “comptoir en ligne”. Depuis quelques jours et seulement sur certains sites de distributeurs Autodistribution (nous en avons identifié trois), vient en effet d'apparaître la toute nouvelle possibilité pour les particuliers de réserver des pièces en ligne (voir la bannière ci-dessus extraite du site de MAP Aumerle). Comme d'ailleurs pour le réparateur qui lui aussi, peut ainsi rechercher une pièce à toute heure...
Un “presque” web-to-store...
Alors, réparateur et/ou consommateur ? Pour vérifier tout cela, nous avons d'abord appelé, puis nous sommes allés jouer sur place le “client-mystère”. Nous nous sommes chaque fois présentés comme un consommateur local, habitué à l'achat de pièces en ligne et ayant fortuitement découvert l'offre sur le site du distributeur (cette dernière affirmation, au moins, était vraie...).Nous étions assez probablement parmi les tous premiers à venir solliciter le sésame d'une «Carte Privilège», passage obligé pour accéder à l'offre en ligne. Après s'être dûment inscrit, notre émissaire masqué a appris qu'il la recevrait «dans les tous prochains jours», le test en étant encore à son début.Quant à la remise possible, on nous a expliqué qu'elle varierait probablement en fonction des familles de produits. Mais nous avons pu comprendre qu'elle se situerait autour d'une valeur moyenne de 30% sous le prix public pour des pièces d'entretien courant. Le taux de remise classique en matière de pièces au comptoir pour particuliers.carte_privilege Première étape en cliquant sur l'offre : pour accéder au catalogue en ligne, il faut une carte privilège...Le consommateur semble donc intégré au test. Certes, il faut préalablement faire l'effort de se rendre physiquement au comptoir du distributeur pour se faire remettre cette “carte privilège” : seule cette démarche un peu contraignante permet d'obtenir un identifiant et un mot de passe qui ouvrent droit à se connecter au catalogue en ligne et à y faire son choix.Certes encore, une fois la pièce “réservée”, il faut revenir la chercher et la payer au même comptoir. Mais c'est aussi l'occasion de faire découvrir ou redécouvrir de visu aux consommateurs le stock, la compétence des magasiniers et pour beaucoup d'internautes-automobilistes, l'existence même d'Autodistribution.On est donc encore loin de la commande payée directement en ligne. Mais Autodistribution n'en ébauche pas moins l'arrivée, pour la première fois, du web-to-store dans le business traditionnel. Et c'est malin en soi de surfer ainsi, même incomplètement, sur le très en vogue “choix sur internet, livraison en magasin”, cette hybridation en plein essor qui réunit vitrine virtuelle et commerce réel, qu'il s'agisse de BtoB ou de BtoC....
Remettre de l'humain façon Autodistribution
Si le test prend, il sera de toute façon toujours temps de "fluidifier" ce balbutiant web-to-store. Mais d'ores et déjà, Autodistribution met en scène l'avantage majeur qu’a cette approche sur l'acte d'achat inévitablement solitaire avec un pure-player : la dimension humaine d'un vendeur expérimenté au comptoir, qui connaît la pièce, peut vérifier que c'est bien celle qu'il fallait réserver et peut prouver sa valeur ajoutée en corrigeant, si besoin, le choix initial du client. Sans oublier la garantie Autodistribution, plus facile à demander à un comptoir qu'à un écran d'ordinateur...Présence humaine et conseil avisé : ce service a aussi son prix. C'est la clé qui peut aussi faire comprendre et accepter que la “remise comptoir” soit moins séduisante que celle octroyée par un site grand public de type Oscaro. C'est probablement là ce que sous-entend le slogan «Le meilleur rapport qualité-prix» qui accompagne la mise en ligne de l'offre chez les distributeurs concernés...Mieux : si le magasinier en question est un tantinet réactif, il peut même proposer une vente additionnelle, évaluer le besoin de montage dudit client... et conseiller alors un réparateur AD pour aller au bout du besoin du consommateur.Et puis, regardons tout cela de façon basiquement pragmatique : voilà qui peut aussi redonner de la productivité à ces vendeurs-comptoirs. Ils se sentent souvent bien seuls sous l'effet conjugué de la livraison devenue quasi-systématique des pièces chez le réparateur et de la fuite des clients particuliers vers Internet. Il se passe de moins en moins de choses à ces comptoirs issus d'un plus glorieux passé. Ils sont de fait devenus, depuis l'émergence du e-commerce de la pièce, de plus en plus coûteux en mètres carrés et en personnel...
A la reconquête des déçus d'internet ?
On l'aura aussi compris : il y a là un beau potentiel de reconquête des déçus d'internet. Car ils sont évidemment nombreux, les consommateurs échaudés qui ont acheté en ligne la mauvaise pièce ou n'ont pas su monter la bonne, ont dû la renvoyer à leurs frais, puis en attendre, penauds, le remboursement...Et parfois même en vain : souvenons-nous des clients mortifiés par le défunt site "Cesaro". Dans le naufrage de sa piteuse liquidation, de nombreux internautes ont perdu début 2013 leurs paiements en ligne ou leurs remboursements attendus. A l'époque, en quelques semaines, nos deux articles «La fin peu glorieuse de Cesaro.fr» et «Cesaro.fr : la liquidation est confirmée» avaient à eux seuls été visités... plus de 30 000 fois ! Majoritairement donc par des automobilistes arrivés par un “Googlesque” hasard sur notre site en cherchant sur internet une solution à leurs déboires.S'il est vrai qu'un déçu en parle à 10 personnes au moins qui le répètent à 5 autres, il y a donc des centaines de milliers d'automobilistes-internautes prêts à entendre et épouser une solution alternative au “tout par internet”, pourvu qu'on sache leur proposer...
L'heure de la revanche a-t-elle sonné ?
De ce test, il restera bien sûr à tirer tous les enseignements qui diront s'il est ou non concluant. Dans l'affirmative, il faudra ensuite  sacrifier aux investissements nécessaires pour pousser cette offre du groupement jusque sous le nez des internautes-chasseurs de pièces. S'il s'avère bien sûr qu'ils sont bel et bien ciblés par cette expérience.Dans ce cas, les 355 points de vente français des distributeurs, forts de leur million de références, seront peut-être bien prêts à accompagner l'effort financier qu'exigera la visibilité de leurs comptoirs sur internet. Car il y a longtemps qu'ils l'attendent, leur revanche sur ces sites grands public qui ont abîmé la certes parfois marginale, mais toujours très rentable, vente de pièces du comptoir aux consommateurs. Et il pourraient bien juger avoir trouver là une façon bien à eux de “digitaliser” leur offre en pièces sans chercher à singer aveuglément leurs concurrents grand public. Ni se mettre à dos leurs clients réparateurs.Pour toutes ces raisons au moins, ce “comptoir en ligne” conçu par Autodistribution a toutes les chances d'être bien né.
Jean-Marc Pierret
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