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Doyen: l’intriguant départ de Franck Millet

Jean-Marc Pierret
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L'éviction brutale de Franck Millet de la direction générale de Doyen Auto, officiellement assumée par le distributeur pour «des raisons de divergences quant à la vision stratégique du groupe», a surpris et intrigué le petit univers de la rechange...
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Pour Franck Millet, le patron historique du distributeur Doyen, la page est donc bel et bien tournée. Son départ a non seulement été annoncé par l'habituel courrier destiné en pareil cas aux clients et fournisseurs et signé par Harry Pottiez, directeur général de Doyen Auto, mais surtout −et c'est plus surprenant− par un communiqué de presse diffusé le lendemain même. Informer ainsi officiellement les journalistes du contexte conflictuel d'un départ brutal («Cette décision  [...] fait suite à des divergences quant à la vision stratégique...»), est pour le moins rarissime.En première lecture, on peut certes y voir une forme d'hommage, indirect mais sincère, à l'envergure et au poids reconnus d'un Franck Millet très respecté dans l'entreprise comme dans le métier. Né professionnellement à l'automobile avec Renault de 1989 à 2001, il devenait directeur de l'enseigne Roady jusqu'en 2003. Avec le succès que l'on sait, il rejoignait ensuite la tête de Doyen France jusqu'en 2007, avant de prendre la direction générale de Doyen Auto. Le distributeur passera sous son égide de 117 millions d'euros de CA en 2009 aux 204 millions planifiés en 2015.chiffres_doyen Cliquez sur l'image pour l'agrandir (source Doyen)
Franck Millet n'a donc pas démérité, lui qui aura activement participé au doublement du chiffre d'affaires du groupe implanté aux Pays-Bas, Belgique et France. Jusqu'à ce que le conseil d'administration ne décide donc «de mettre fin ce mercredi 3 février 2016 à la collaboration de Monsieur Millet avec notre Groupe», sans toutefois préciser s'il sera remplacé et par qui...
Communication de crise
En communiquant ainsi, probablement Doyen Auto a-t-il aussi et surtout voulu endiguer au mieux les turbulences que ce départ-surprise allait immanquablement provoquer. Il y a des collaborateurs dont on ne peut se séparer dans l'anonymat des mouvements de personnel. Et Franck Millet est de ceux-là.Au vu d'ailleurs de la surprise et du choc que l'annonce de son éviction a générés dans le milieu de la rechange (plus de 2 200 pages vues le jour même de la diffusion de l'information par notre partenaire am-today.com), il valait effectivement mieux que Doyen contrôle l'information plutôt que la laisser librement irriguer moult interprétations. Les deux communiqués se sont ainsi attachés à préciser d'une même voix que «cette décision n’influence aucunement les opérations quotidiennes du groupe, ni ses relations avec ses clients, fournisseurs et partenaires».Cette “communication de crise” s'avère d'autant plus pertinente que ce départ intervient sur fond de rumeur endémique concernant le possible rachat de Doyen, rumeur aussi récurrente que régulièrement démentie par l'entreprise. Il y a quelques jours, Arnaud Delahaye, administrateur-délégué de Doyen Auto SA, s'y employait une nouvelle fois avec nous, lui qui nous avait déjà transmis un premier et cinglant droit de réponse lorsque nous évoquions des négociations dans ces colonnes en octobre dernier.
Jean-Marc Pierret
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