Cartes grises et ministère : la colère de la FNA
La FNA est en colère. «Le ministère de l’Intérieur n’a étonnamment pas jugé utile d’inviter les “entrepreneurs-artisans” dans le tour de table réuni le 5 décembre à son initiative. Y étaient exclusivement conviés les constructeurs et leurs proches qui ont profité de l’opportunité pour s’associer à la communication publique qui s’en est suivie», a-t-elle expliqué dans un communiqué au lendemain de la rencontre en question (voir «Cartes grises bloquées : première solution pour les “WW”…»).
Contactée, son président Gérard Polo se défend de toute réaction d'orgueil froissé. Pour lui, c'est une faute du ministère qui, en occultant la FNA, a surtout “oublié” d'intégrer les attentes de 95% de la profession, à savoir «les quelque 110 000 entreprises de moins de 11 salariés de la filière des services de l'automobile que notre organisation professionnelle représente exclusivement et quotidiennement», souligne-t-il. «Et croyez-moi bien volontiers : nous aurions vu sortir une vraie solution pour eux de cette rencontre ministérielle, nous en aurions été heureux, présents ou pas. Et nous l'aurions même saluée».
Les petites structures occultés
Si Gérard Polo est en colère, c'est parce qu'il estime qu'en fait, rien de l'urgence qui s'impose aux petites structures confrontées aux errements du nouveau système de délivrance des certificats d’immatriculation en ligne n'a été traité avec diligence.
«Il y a bien sûr les importateurs de véhicules d'occasion qui sont en première ligne face aux dysfonctionnements du dispositif public. Un progrès semble −je dis bien semble− avoir été fait dans ce sens. Mais de graves lacunes demeurent, par un manque de prise en compte exhaustive des problèmes du terrain, que ne peut effacer une communication officielle, même bien orchestrée. La réalité, c'est que les petites entreprises, aux trésoreries fragiles, n'ont plus le temps d'attendre alors qu'elles sont dans l’impossibilité de livrer leurs véhicules et que les annulations de commandes se multiplient, s'enflamme le président ; exaspérés, les consommateurs entament même des recours judiciaires qui mettent en danger l'image et la pérennité des professionnels concernés !».