60 M€ alloués à l’électrification du parc VI

Caroline Ridet
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Renault Trucks D Wide Z.E. LEC 02

Une seconde vague de subventions pour l’achat d’un véhicule lourd vient d’être annoncée par le gouvernement dans le cadre d’un nouvel appel à projets. Objectif : soutenir l’acquisition de 500 camions. Optimiste !

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L’ouverture pour 2023 de l’appel à projets « Écosystèmes des véhicules lourds électriques » soutenant l’acquisition de camions et autocars électriques et l’installation de bornes de recharge adaptées à leur usage, vient d’être annoncé par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, et Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports. L’enveloppe 2023 est de 60 M€, dont 55 M€ exclusivement pour le transport routier de marchandises, les 5 M€ restants étant pour les autocars. 

Une continuité dans la stratégie gouvernementale de verdissement du parc VI qui avait déjà mis sur la table l’an passé 65 M€ pour le même but. L’enveloppe avait été rapidement consommée ! 

Ce renouvellement d’accompagnement est d’autant plus une bonne nouvelle qu’a pris fin en décembre dernier le bonus écologique pour l’acquisition d’un poids lourd électrique initié en 2020.
 

De 75 à 150 K€ d’aide par véhicule

Concrètement, le montant de l’aide pour l’acquisition ou la location longue durée d’un véhicule peut atteindre jusqu’à 65 % du surcoût de l’électrification de son parc, dans la limite de :
75 000 € pour un camion ayant un poids maximal compris entre 4,5 et 12 tonnes ; 100 000 € pour un camion ayant un poids maximal supérieur à 12 tonnes ; 150 000 € dans le cas particulier des tracteurs routiers ; 100 000 € pour un autocar.

Avec ce coup de pouce à la décarbonation du secteur, le gouvernement table sur le renouvellement en version électrique d’au moins 500 véhicules lourds. Mais au vu de leur surcoût comparé à leurs équivalents diesel, certains estiment que le gouvernement devra diviser ses ambitions de moitié ! 

Les bornes dans la boucle

L’installation des bornes de recharge électrique, quant à elle, sera soutenue à hauteur de 60 % des coûts d’investissement éligibles, incluant les coûts de génie civil.

Et afin de faciliter le dépôt de dossiers par les petites et moyennes entreprises, les projets sont éligibles dès la première acquisition d’un véhicule lourd électrique.
 

Accélérer la décarbonation du transport

Le camion électrique arrive très doucement sur les routes hexagonales. On est passé de 23 immatriculations en 2020 à 47 en 2021 et 136 en 2022. Pas de quoi retourner la tendance diesel d’un parc français d’environ 600 000 PL. Accélérer la mutation du parc est donc un enjeu stratégique pour atteindre la neutralité carbone en France, sachant que les émissions des VI représente 23 % des émissions de gaz à effet de serre du transport. « La décarbonation du transport routier de marchandises est l'un des plus grands défis du verdissement des transports. Il faut développer de nouvelles technologies, faire évoluer les usages et inventer les infrastructures de recharge », déclare Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de la Transition énergétique. D’où ces aides publiques allouées par le gouvernement qui sait que la filière ne pourra assumer seule le renouvellement des flottes. 

L’enjeu est également industriel. « En effet, la capacité de fabrication française n’est pas un facteur limitant : nous disposons des moyens industriels pour faire de la France le principal fournisseur de poids lourds électriques en Europe à l’horizon 2030 », insiste Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie. D’ailleurs, dans le cadre d’un plan d’investissements France 2030, une enveloppe pouvant atteindre 40 M€ avait été allouée pour des aides à la production de poids lourds électriques. 

Voir si l’ensemble du dispositif sera un levier suffisant pour verdir significativement le transport. 
 

Caroline Ridet
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