
Le marché du démarrage fait des étincelles

Plongée immersive dans l’univers des batteries, des chargeurs, des bougies et des alternateurs/démarreurs ! Des marchés qui ne faiblissent pas, vieillissement du parc oblige.
Tranquille, le marché des batteries de démarrage. En effet, celui-ci fait face à de grandes tendances qui lui sont totalement favorables, et pour longtemps, en après-vente. Confronté au vieillissement du parc, il voit ainsi s’écouler un volume toujours important de batteries plomb-acide “classiques”, dites SLI. Lesquelles représentent encore, au global, plus de la moitié des volumes. Toutefois, « les gammes SLI, très larges et très profondes, vont se heurter aux difficultés de stock qu’elles engendrent sur un marché qui sera bien plus faible, car les véhicules concernés seront toujours plus vieux mais moins entretenus compte tenu du coût pour leurs propriétaires », reconnaît Cédric Jorant, directeur général France de Clarios, maison-mère de la marque Varta. L’essentiel des volumes sera effectivement représenté, d’ici quelques années, par les batteries Stop&Start de type AGM ou EFB, la totalité des véhicules neufs produits embarquant l’une ou l’autre des deux technologies. Y compris les véhicules électriques, qui s’en servent comme batteries auxiliaires afin d’alimenter les équipements de confort, de sécurité active et d’aide au démarrage. « Et c’est elle qui met le véhicule en sécurité si la batterie de traction défaille », confirme C. Jorant.
• 6,5 millions de batteries VL vendues en France
• 25 % des volumes pour les Stop&Start
• 400 et 450 M€ de valeur du marché estimée
AGM/EFB, destins croisés
« L’AGM a l’avantage en termes de gestion de la décharge profonde, même si le choix dépend également de la gestion de la basse tension dans le véhicule », selon Etienne Gyongyosi, chef de produit batterie chez Bosch. Car le marché n'est pas uniforme. « Il y avait une très forte dynamique en sortie de Covid-19 sur l’AGM, avec des hausses très importantes (+ 20 %) qui nous ont obligés à adapter notre production. Mais aujourd’hui, l’EFB est en forte progression : + 20 % en 2022-23, + 30 % sur 2023-24, et là + 35 % », affirme Michel Meyer, directeur de la filiale France de l’équipementier autrichien Banner. Résultat : « D’ici cinq à dix ans, la majorité des batteries Stop&Start seront EFB à la rechange », confirme Urbain Chassaing, directeur commercial France du fabricant roumain Rombat. L’entreprise pousse en faveur de la technologie, d’ailleurs, aussi bien en OEM pour rapprocher les performances de l’EFB de celles de l’AGM, qu’en IAM, pour aider la distribution à optimiser son stock avec une gamme polyvalente adaptée aussi bien aux véhicules non Stop&Start mais très équipés qu’aux modèles Stop&Start EFB.
Chargeurs & boosters : dynamique positive

En épousant l’évolution des technologies de batteries, le marché de la charge et du démarrage a sérieusement évolué lui aussi. Reste q'une certaine dichotomie s’opère entre le marché BtoB et l’offre BtoC. « Côté chargeurs professionnels, il faut sortir du simple contexte de changement de la batterie. Ce qu’on leur demande, ce sont des performances de recharge complète des batteries, avec de nombreuses configurations possibles. L’outil s’est modernisé mais il est davantage devenu un outil de maintien de charge en phase de diagnostic ou de mise à jour de calculateurs, aussi utilisé lors de la calibration des Adas, qui consomme énormément d’énergie », témoigne Etienne Gyongyosi (Bosch). Tendance confirmée par Abel Santirso, responsable des ventes France de CTEK : « le marché BtoB nous offre une croissance de 25 à 30 % chaque année et il se porte très bien. Les professionnels sont en de- mande de solutions qui facilitent la vie ». Mais ces évolutions exigent une certaine mise à niveau des usagers, même professionnels. « La formation est une nécessité, même si nos appareils sont d’une grande simplicité d’utilisation. Un calculateur coûte 1 500 à 2000 € donc si on le plante, cela fait mal au client final », ajoute-t-il.
Côté boosters, la dynamique a fait revenir certains acteurs clés comme l’Américain Noco, qui revendique une croissance de 30 % en Europe en 2024 avec sa technologie lithium et commence à s’implanter sur le marché indépendant. « Les centres autos sont certes importants, mais on y touche les particuliers principalement. Or, le canal de l’IAM est crucial : on s’y adresse aussi bien à des MRA qu’à des dépanneurs, qui sont notre cœur de cible », confirme Etienne Henry, responsable des ventes France.
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