Les machines tournantes installées en reman... mais en mutation

Le marché VP 2024 est estimé à 526 400 démarreurs (- 17 % vs 2022) et 548 900 alternateurs (+ 1 %) selon GiPA. Un business en phase d’évolution pour cause d’un parc toujours plus vieillissant (11,97 ans en moyenne en 2024). De fait, les véhicules de 15 ans et plus représentent 27,7 % du parc circulant et pèsent 53,6 % du marché des alternateurs et 42,6 % des interventions sur les démarreurs. Le taux d’intervention croît avec l’âge du véhicule : pour les alternateurs, il passe de 0,2 % pour les 0-4 ans à 2,5 % pour les 15 ans et plus. Même constat pour les démarreurs, avec un taux inférieur à 1 % avant 10 ans... atteignant près de 2 % au-delà, toujours selon GiPA. Un véritable creuset pour la pièce reman, d’autant que « la filière est bien structurée en France avec des fournisseurs solides », note Christophe Combes, directeur des opérations d’IDLP.

Une offre reman donc mature, avec des tarifs jusqu’à 30 % sous le prix du neuf. « Nous sommes sur un marché de panne, donc il s’agit d’une pièce “ d’urgence” qui peut être montée dans la journée... à condition qu’elle soit livrée ! Donc le distributeur qui a la pièce disponible fait la vente ! D’où l’impératif de l’avoir en stock », insiste C. Combes. Borg Reman recommande un stock entre 500 et 600 alternateurs et autour de 300 démarreurs, « 80 % du mix se faisant avec moins de 100 références ».

S’il est installé sur les alternateurs « plus chers et plus complexes », le règne du reman pourrait être écorné pour les démarreurs par l’arrivée de la concurrence de pièces neuves importées, positionnées au tarif reman mais sans la contrainte et le coût de la consigne. « Or, le remanufacturé est issu de pièces OE remises à neuf suivant des process assurant un haut niveau de qualité », rappelle Jean-Sébastien Bignozzi. Le directeur de Borg Reman France-Belgique en appelle à plus de transparence, avec la certitude que le reman gagnera le match du fait d’un impact écologique moindre avec 95 % de nouvelle matière économisée...

« Chaque évolution technique a eu un impact sur les machines tournantes, par exemple l’introduction du Stop&Start. Avec l’hybridation apparaissent des machines plus complexes et coûteuses. À terme, les démarreurs traditionnels laisseront place aux alterno-démarreurs. Aujourd’hui, 15 % de notre volume en échange standard concerne déjà ces applications hybrides... qui représenteront environ 40 % du parc roulant d’ici 2030 (source : GiPA) », affirme Sophia Ouezzani, cheffe de marché chez Bosch Rechange Auto France. « Mais ce que l’on perdra en volume, on le gagnera en valeur avec un organe dont le prix est facilement multiplié par trois », note J.-S. Bignozzi.