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Pénurie de main d’œuvre : encore cinq ans de tension

Caroline Ridet
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TR RECRUTEMENT EA22

Alors que l’écosystème du commerce et de la réparation auto a gagné 30 000 emplois en six ans la pénurie de main d’œuvre sévit. On parle de 50 000 postes ouverts. Et prévient-on à l’ANFA, l’embellie ne viendra pas avant 2027 pour les métiers du service auto. En cause : la chute des vocations de « tuteurs » d’alternants après la crise de 2008-2009, qui a épuisé le vivier des collaborateurs de demain. 

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Parce que le sujet a été classé au cœur des préoccupations des réparateurs, une table-ronde a été organisée sur Equip Auto sur le thème du recrutement. Les métiers du commerce-réparations rassemblent 340 000 salariés début 2022. Un solde positif car si « le commerce a perdu 1% de ses emplois depuis le début de l’année, la maintenance progresse de 2%. » La situation dépeinte par Dominique Faivre-Pierret, déléguée générale de l’ANFA, serait plutôt encourageante si les entreprises n’étaient pas touchées par la pénurie de main d’œuvre à hauteurs de 50 000 postes sans candidats. « Uniquement sur la mécanique, si 100 000 mécaniciens sont aujourd’hui actifs, il en manque 10 000 », complète Valérie Chiron (Observatoire de l’ANFA).

Payer la "dette" emploi de la crise de 2009

L’écosystème est « victime » d’une conjonction de deux phénomènes : une recrudescence des besoins en recrutement avec la reprise post-Covid arrivée alors que la majorité des effectifs potentiels sont encore en formation. Car, suite à la crise de 2008-2009, les entreprises ont ralenti sur l’embauche et notamment d’apprentis à former. Résultat, un creux de 15 000 personnes qui manquent aujourd’hui. « On ne rattrapera pas ce creux. » Même si depuis 2016, les effectifs sont repartis à la hausse de 10%, pour aujourd’hui atteindre les 37 000 jeunes en alternance ( dont notamment 21 000 en maintenance VL, 8600 en carrosserie-peinture et 3000 en VI) auxquels s’ajoutent 30 000 lycéens formés sur l’auto. « L’attractivité de la filière devrait permettre d’anticiper un rattrapage d’ici 5 ans », prévient V. Chiron.

L'alternance comme planche de salut

De fait, c’est bien l’alternance avec un 60% d’insertion et surtout la certification de branche (CQP) qui grimpe à un taux de 93% qui « fabriquent » les collaborateurs de demain. D’où la demande pressante de l’ANFA aux pouvoirs publics de reconduire les aides à l’embauche d’alternants, sans lesquelles « on n’aurait pas eu les +21% d’embauche d’apprentis sur 2020-2021. » Mea-culpa de la profession par la voix de Pascal Brethomé (Mobilians) : « Il est essentiel de passer du temps avec les apprentis pour bien les former, mais aussi ne pas oublier de leur proposer une embauche définitive six mois avant la fin de leur contrat d’alternance. Cela évitera qu’ils partent ailleurs ! » CQFD.

Caroline Ridet
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