Recrutement : le monde de l’auto peine à séduire

Malheureusement, les métiers de l’auto, en tout cas ceux de l’après-vente, paient le prix d’un discours vomitif diffusé depuis trente ans sur la voie professionnelle. L’image de la fameuse « voie de garage » uniquement pour élèves de bas niveaux a sévi. Le problème, c’est que pendant des années, le secteur de l’auto – comme bien d’autres secteurs d’ailleurs – n’a rien fait pour balayer cette image peu flatteuse de métiers salissants, peu valorisants et mal payés. Ajoutons un climat autophobe polluant les esprits depuis vingt ans, et la messe est dite. Le monde de l’auto cherche désespérément des bras, des cerveaux, des candidats, bref ce que l’on nomme très élégamment des talents. Du coup, les marques doivent réinventer leurs appels à recrutement et trouver les bons arguments pour susciter l’intérêt des candidats.

Déjà présent dans son programme DOPER*, Volkswagen Group France a placé le recrutement au cœur de son plan de bataille : depuis le printemps, le constructeur cherche à recruter 1000 personnes pour alimenter ses 800 concessions ! Arme fatale : la promesse d’une plus haute rémunération que la moyenne nationale sur des professions en pleine montée de compétences. Volkswagen Group France veut valoriser ces fonctions avec un film humoristique (diffusé sur les réseaux sociaux, utilisant aussi le rap), avec de jeunes acteurs. Le film est décliné en cinq spots montrant combien les métiers de l’après-vente nécessitent des profils qualifiés sur des métiers « en perpétuelle évolution, ne s’improvisant pas et n’étant pas à la portée de tous ». Renault doit de son côté trouver 600 collaborateurs pour alimenter les concessions de sa filiale Renault Retail Group. Le constructeur mise sur sa présence online pour se faire voir auprès des jeunes. Notamment via la plateforme Talent.com qui propose de multidiffuser les offres d’emploi ou sponsoriser certaines annonces à l’échelle d’un territoire. « Un avantage concurrentiel pour pourvoir des postes pénuriques via un écosystème digital structuré », explique ainsi Guillaume Bru, directeur adjoint des ressources humaines.
*Développer, Optimiser la Profitabilité et l’Efficience des Réseaux.