Apprentissage : la voie d'excellence

Caroline Ridet

Snobée voire dénigrée, la filière de l’alternance et plus particulièrement de l’apprentissage retrouve ses lettres de noblesse. Le gouvernement en a fait son cheval de bataille avec comme porte-parole la ministre du Travail qui a porté la réforme en vingt mesures de l’apprentissage pour faciliter son développement. 

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« Il n’y a pas de jeune qui ne peut pas réussir. Si j’ai la passion, je ne suis pas dans une impasse, je peux aller très loin », dixit Muriel Pénicaud lors de l’inauguration du Campus des Services de l’Automobile et de la Mobilité, à Guyancourt (78). Dernièrement, elle a relevé la montée en puissance du nombre des apprentis (tous métiers confondus) à 458 000 jeunes. « Il n'y a jamais eu autant de jeunes en apprentissage dans notre pays et on ne reviendra pas en arrière. » Elle relève « une inversion du regard » et une augmentation de 45 % des engagements sur cette formation en deux ans (pour rappel, seuls 7 % des 16 à 26 ans suivent cette voie). Clairement, il s’agit de marteler que l’apprentissage n’est pas une « voie de garage ».

Taux d'employabilité au top

Le monde auto a toujours été aux avant-postes sur ce dossier, avec 81 % des alternants ayant signé un contrat d’apprentissage. À son crédit, un taux d’employabilité des jeunes formés au zénith. Dans la filière auto, près de 70 % des apprentis ont un emploi sept mois après la fin de la formation. Et toujours selon l’ANFA, dès le milieu du contrat, 39 % des entreprises prévoient d'embaucher leur apprenti. Porteuse et en demande, cette voie doit aussi faire briller les yeux des parents, mais surtout des jeunes. Et c’est là qu’entrent en scène les concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » et les Olympiades de Métiers pouvant déboucher pour les meilleurs d’entre eux sur le classement international WorldSkills. Ne pas viser les étoiles, mais l’or, peut aussi être est une motivation pour intégrer cette voie. Et même les « premiers de la classe en 3e » qui préfèrent la mécanique au latin peuvent y trouver la concrétisation de l’excellence qu’ils recherchent. Des passions, des engagements – des jeunes mais également de leurs professeurs-coachs –, le dépassement de soi et une discipline de sportif de haut niveau. « Prouver que l’apprentissage n’est pas nul », résume parfaitement Dimitri Angly, un médaillé d’or 2019 qui a tout sacrifié pour ce Graal.

Vingt mesures pour faciliter l’embauche des apprentis

Extraits de l’arsenal gouvernemental :

• Modalités de contrat simplifiées avec une durée modulée selon le niveau de qualification de l’apprenti et une entreprise pouvant embaucher un jeune à tout moment de l'année scolaire.

• Obligations du droit du travail assouplies notamment en cas de rupture du contrat (exit la case prud’hommes même après 45 jours) et accompagnement d’un médiateur pour le jeune.

• Trois aides à l’embauche fusionnent et ciblent les TPE et PME de moins de 250 salariés. L'aide par contrat sera de plus de 6 000 € pour deux ans. Le reste à charge pour l'entreprise est diminué de 100 € par mois.

• Les apprentis de 16 à 20 ans gagnent 715 € net par mois (+ 30 €). Les plus de 18 ans percevront 500 € pour passer le permis de conduire. Et la limite d'âge de l’apprenti est repoussée à 30 ans, contre 26 ans actuellement.

Caroline Ridet
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