[Atlas Europe] Figiefa, le droit à la data pour tous

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Après le sauvetage de l’OBD, vous êtes sur un nouveau combat, celui des certificats de propriété. Pouvez-vous nous en dire davantage ?Sylvia Gotzen : En effet, à peine un dossier est fermé qu’un nouveau est ouvert par les constructeurs. Le dernier en date concerne des certificats propriétaires (codes délivrés par les constructeurs) accessibles à l’OEM mais qui empêcheraient les indépendants d’accéder à certaines réparations. L’outil de diag multimarque serait restreint à la lecture des codes défauts et des émissions mais ne pourrait procéder par exemple à un diagnostic complet ou à l’effacement des codes et à la réinitialisation… Cela rendrait purement impossible la procédure normale de la réparation. Il s’agit d’une nouvelle entrave à la concurrence. Un nouveau prétexte pour supprimer le connecteur OBD, de fait une technologie que l’on peut qualifier d’obsolète en raison de l’évolution des technologies plus performantes. Mais la rechange indépendante a encore besoin de ce connecteur en attendant que la télématique fasse évoluer l’OBD vers l’ère digitale.
Le débat sur le véhicule étendu n’est pas achevé non plus ?S. G. : Après avoir brandi les risques liés à la sécurité (physique) des passagers et du véhicule, ils brandissent le besoin de sécurisation de ce dernier (accès aux datas). Sécuriser l’accès est évident, et il n’est pas question de jouer avec cela, mais uniquement via un mécanisme interopérable pour tous. La Commission a été déboussolée car l’industrie automobile promettait une concurrence saine via le véhicule étendu. Or avec ce système, les données sont stockées vers le cloud du constructeur qu’il peut contrôler avec des services liés. Et ils ont joué sur la hantise de la cybersécurité. Nous avons bataillé pour intégrer les opérateurs tiers via une plateforme d’accès interopérable et sécurisée. En expliquant notre point de vue, le législateur a compris que le véhicule étendu est anticoncurrentiel et nous écarterait complètement du marché ! Légiférer est donc la prochaine étape. Les constructeurs ne sont jamais hors la loi mais ils attendent toujours le dernier moment pour ouvrir les vannes de leurs informations. Ils ne donnent rien sans être poussés par la législation. Il leur faut de la pression !
Caruso versus Carmunication : la guerre des plateformes est déclarée ?S. G. : Caruso a peu de données pour l’instant et puise ses datas auprès de différentes sources, lui donnant un aspect neutre. Carmunication est encore un peu plus neutre, mais elle est tout aussi concurrente. Et il y a d’autres plateformes pour mettre à disposition des acteurs des données, dans un but commercial. Le monde serait parfait si elles se contentaient de faire leur business, sans interférer dans le discours politique. Mais s’il y a une instrumentalisation, quelle qu’elle soit, en faveur d’un système ou d’un autre, rien ne va plus. Et c’est là que commencent les problèmes et notre combat.Muriel Blancheton