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[Atlas Europe] Plateformes neutres : la politique écrase la technique

Muriel Blancheton
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La concurrence s’épaissit sur le marché de la data et des plateformes : Volkswagen en 2016 avec RIO axée sur le fret, puis Ford en début d’année avec le rachat d’Autonomic et TransLoc, les Gafa avec leur cloud respectif, Caruso et Carmunication, les flottes avec leurs propres solutions… En clair, la guerre des données, c’est déjà la guerre des acteurs, avec dans leur viseur un secteur à plusieurs milliards d’euros d’ici cinq ans, à condition d’être parmi les premiers. Avant la consolidation se jouera la guerre des positions. Et seuls trois ou quatre leaders vont dominer le jeu. L’ensemble du parc circulant est doté d’un OBD, connectable en rétrofit, et c’est une vraie carte à jouer pour l’IAM. Car l’harmonisation des données via les solutions existantes peut aider les indépendants à doubler les constructeurs sur ce terrain. Alors il est hors de question d’attendre le bon vouloir de l’industrie automobile, sachant que leur valeur ajoutée se jouera sur le traitement de la donnée issue des dongles par exemple.
Législation en attenteEn attendant, tous ont le regard braqué vers Bruxelles, en attente d’une législation. Les négociations sur l’accès aux datas entre fédérations (ACEA, Figiefa et Clepa) nourrissent pas mal de débats houleux. « Ce n’est pas un problème technique, mais un problème politique. Les voitures fabriquées à partir de 2018 sont connectées, envoient les informations sur l’état du véhicule aux serveurs du constructeur qui contrôlent le véhicule. Cette situation ne permet pas la libre compétition. Nous voulons le même droit d’accès aux informations du véhicule : au même moment, avec la même qualité d’information et la même quantité. Et nous demandons que le propriétaire du véhicule puisse décider à qui transmettre les informations qui in fine lui appartiennent. Or cette législation n’existe pas », regrette Hans Eisner (GAUI). Quant à l’émergence de ces plateformes, certains s’interrogent sur leur neutralité… surtout lorsqu’elles émanent d’actionnaires équipementiers « qui épousent l’offre des constructeurs. Selon moi, la seule plateforme neutre est Carmunication », remarque Jean-Jacques Lafont (AAG) à propos de Caruso.
Des accords à négocierL’enjeu est bien plus vaste que la simple maîtrise des données, car leur utilisation permettra de mieux cibler leurs programmes marketing et commerciaux, « notamment vers les flottes qui sont les principaux acteurs concernés ». Car c’est bien d’accords commerciaux dont il s’agit. Si plusieurs systèmes se mettent en place, ils développeront différents accords avec des flottes, des loueurs… Et alors aux acteurs de l’après-vente d’aller vers les uns ou les autres. Des groupes comme LKQ ou AAG déploieront sûrement leur propre plateforme commerciale. « Pour un distributeur, l’intérêt est d’être connecté avec tout le monde via notamment des systèmes qui seront développés en interne. »Muriel Blancheton
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