Congrès Five Star : la facturation des ADAS en question

Romain Thirion
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Calibration ADAS chez Moletta Obrado

Le 28e congrès Five Star aux Arcs (voir P. 28) a été l’occasion d’un coup de projecteur sur la façon de facturer la recalibration des ADAS. Comment valoriser cette prestation technique ? 

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Facturer les ADAS reste compliqué. Car il n’existe de pas de temps barêmé constructeur. Certains réparateurs ont toutefois déjà trouvé la réponse. Bruno Bourg, gérant de la carrosserie éponyme à Jurançon (64), la forfaitise. « J’applique une tarification forfaitaire de 150 à 300 € en trois niveaux », explique-t-il. Avec l’aide technique de la société Digital Car, notamment, qui se déplace dans les carrosseries non équipées et effectue la prestation en moins d’une heure. En effet, celle-ci propose plusieurs niveaux de facturation : 130 € HT pour le simple calibrage des caméras pare-brise, 220 € HT pour le calibrage d'un dispositif radar de face avant du véhicule, des caméras de recul, 360° et de l’assistant changement de voie, et un troisième pour la totale. Tarifs soumis à une remise de 20 % pour les pros, hors accords spécifiques flottes et groupes.

En réalité, le forfait de base pour le vitrage est souvent plus bas chez ceux qui le pratiquent, à l'image de la Carrosserie Sépé, à Igon (64), qui propose 75 € HT. « Mais pour les grosses réparations, cela peut monter à 240 € », reconnaît le gérant Stéphane Sépé. Nicolas Duquennoy, gérant de la Carrosserie Garrain à Orthez (64) précise que l'enveloppe peut encore monter lorsque la prestation géométrie est incluse. « L'investissement n'est pas du tout rentable lorsque l'on considère qu'il faut sans cesse acheter de nouvelles cibles alors que l'on n'a souvent qu'une seule calibration à faire en un mois », témoigne-t-il. Si la rentabilité du banc de calibration n’est pas certaine pour les ateliers indépendants, vu le nombre d’entrées-atelier concernées, « la première raison de s’équiper reste le respect des procédures et de répondre à notre obligation de résultat », témoigne Pierre Verdier, patron de la Carrosserie Verdier à Mirepoix (09).

De plus en plus d’ADAS

Car le nombre d’ADAS par véhicule va augmenter, surtout avec l’imposition de "boîtes noires" sur les nouveaux véhicules prochainement. « Aujourd’hui, en bris de glace, 18 % des véhicules nécessitent une recalibration. Il y a cinq ans, ils n’étaient qu’1%. Il faut se préparer à cette augmentation en carrosserie », plaide David Thévenot, responsable du service technique auto Covéa. « Pour une bonne qualité de contradictoire, il faut qu’expert et réparateur soient formés. D’autant que l’expert a aussi une obligation de moyens. Mais je suis convaincu que l'accélération voulue par l'Union européenne va nous faire retrouver une certaine qualité de dialogue et un équilibre dans le contradictoire à ce sujet », plaide Christophe Theuil, vice-président de la Fédération française de l’expertise automobile (FFEA).

Reste que la facturation du recalibrage est un point bloquant dans de nombreux cas, en particulier lorsqu’il s’agit d’expertise à distance (EAD). Un problème qui n’existe pas dans le bris de glace. C'est ce qui fait qu'un acteur aussi gros que CDR Group n'a équipé aucun de ses sites, comme le souligne son dirigeant, Romuald Rozet : « dès que l'on s'équipe et que l'on propose un forfait, cela bloque avec les experts, souvent pour des motifs obscurs. Et c'est en particulier le cas avec les plateformes d'EAD ». C'est pourquoi Alain Bessin, président du GIE Five Star, plaide pour que « les assureurs, les experts et les réparateurs s’entendent sur un forfait plancher ». Mais un seuil avec un minimum d’élévation tout de même.

Romain Thirion
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