Le modèle de carrosserie blanche d’Autosphere a fait des petits

, mis à jour le 03/06/2025 à 18h00
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Autosphere Carrosserie Poitiers

En Nouvelle-Aquitaine, les ateliers de carrosserie de la filiale du groupe Emil Frey France misent sur la centralisation des volumes pour optimiser les flux et la productivité. À La Teste-de-Buch comme à Poitiers, deux organisations différentes mais un même objectif : rationaliser l’outil de production sans sacrifier la qualité de service.

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À La Teste-de-Buch (33), sur le bassin d’Arcachon, c’est au cœur de la concession Peugeot qu’est installée l’unité de carrosserie du village Autosphere. « Nous concentrons ici la quasi-totalité des travaux de collision pour les autres concessions du site », explique Christophe Jan, responsable d’exploitation Autosphere Car Center. L’atelier, modeste par sa taille, tourne principalement pour la concession BMW voisine – principal client – et pour les compagnies d’assurance.

L’éclatant exemple poitevin

L’atelier emploie actuellement deux carrossiers, bientôt trois avec l’arrivée prévue d’un jeune peintre en alternance issu de l’école Effy Pro School d’Emil Frey France (EFF). Rappel que le groupe investit dans la formation dans les métiers techniques. Et l’activité pèse lourd dans les résultats du site : « La carrosserie représente la majorité des 1,7 million d’euros générés en après-vente au premier trimestre 2025 », précise Christophe Jan.

À Poitiers (87), changement d’échelle. C’est dans l’atelier encore appelé Styl Auto – créé en 1991 et qui existait déjà sous l’égide du Groupe PGA avant son rachat par EFF – que se situe l’unité de carrosserie centralisée du village Autosphere. « Nous avons progressivement fermé les carrosseries intégrées à nos diverses concessions pour tout regrouper ici », retrace Dan Pelletier, directeur d’Autosphere Carrosserie Poitiers. Objectif : mutualiser les volumes, maîtriser les coûts de structure et gagner en efficacité.

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L'atelier carrosserie d'Autosphere Poitiers

Outil complet et organisation multiservice

L’atelier poitevin tourne avec ving-cinq personnes, dont dix-sept techniciens (60 % de carrossiers et 40 % de peintres et préparateurs) et pas moins de huit apprentis. L’espace est organisé en pôles spécialisés : tôlerie d’un côté, peinture et esthétique de l’autre. « Nous avons trois cabines de peinture, quatre aires de préparation, et deux cabines vitrées dédiées au smart repair », détaille le responsable. Deux gammes de peinture cohabitent : PPG pour la carrosserie lourde, Glasurit pour la réparation rapide.

Le smart repair, encore minoritaire, représente 10 % de l’activité. « Notre objectif est d’y affecter un collaborateur à temps plein. C’est un vrai levier de croissance », note Dan Pelletier. Un choix stratégique cohérent avec la montée en puissance des prestations rapides et rentables.

La jante, spécialité à forte valeur ajoutée

Autre originalité du site : son pôle de rénovation de jantes. Alimenté par le magasin de pièces Dispro – membre du réseau Distrigo – et les réparateurs indépendants de la région, il traite aussi les volumes internes venus de Niort (79) ou Angoulême (16). Deux collaborateurs, polyvalents car formés à l’usinage comme à la peinture, y travaillent à temps plein.

« Nous tenons un délai de 48 heures pour la remise en état d’une jante et 72 heures en tenant compte du transport », affirme le directeur. Deux tours numériques, deux sableuses et une cabine dédiée assurent la cadence, tandis que des roues de prêt permettent aux véhicules de rester roulants.

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Atelier rénovation jantes Poitiers EFF

Capacité atteinte, perspectives contraintes

En dépit de sa performance, l’atelier poitevin plafonne. « Nous sommes au maximum de nos capacités. Faire plus impliquerait d’agrandir l’atelier », constate Dan Pelletier. Une limite physique qui interroge l’avenir du modèle centralisé. Si celui-ci permet d’amortir les charges fixes et de rationaliser les flux, il atteint vite son seuil critique sans extension immobilière.

En attendant, l’expérience poitevine – comme celle de La Teste – montre que la centralisation des ateliers reste un levier structurant pour les groupes de distribution. À condition de trouver l’équilibre entre volumes internes, rentabilité et qualité de service.

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