Un peintre français en Or sur EuroSkills 2023
En montant sur la première marche du podium à Gdansk (Pologne) le 9 septembre dernier, Bastien Vairé a offert à la France la toute première médaille d’or de son Histoire lors de la compétition EuroSkills. Un carton plein pour la formation française après le titre mondial de Victor Berthelier aux WorldSkills le 21 octobre 2022.
Pour la première fois, un seul et même pays détient les médailles d’or mondiale et européenne des WorldSkills. Un véritable symbole de l’excellence qu’a atteint la formation des peintres en carrosserie en France, et signe que même lorsque l’on finit vice-champion national, comme Bastien Vairé en 2022, l’on peut tout de même décrocher l’or au niveau continental l’année suivante. Avec 735 points sur 800, le jeune champion de 23 ans, employé au sein du groupe de distribution VN/VO RCM en Vendée, a coiffé au poteau son principal adversaire pour quelques dixièmes de points. Et ouvre ainsi officiellement le palmarès de la catégorie Peinture Automobile aux EuroSkills, puisque c’est la première fois que le métier est représenté à la déclinaison européenne des WorldSkills.
« Les deux premiers jours de compétition se sont déroulé sans problème, conformément à la stratégie que nous avions fixé avec l’équipe. Le matin du troisième jour, en revanche, j’ai raté une épreuve et je pensais perdre la médaille là-dessus, mais comme j’ai cartonné sur les deux modules de l’après-midi, j’ai repris confiance et ça a payé », se réjouit Bastien Vairé. Qui se félicite d’avoir remporté un concours dont le niveau était « dix classes au-dessus » de la finale France qu’il avait disputé dix-huit mois plus tôt. D’autant qu’il a composé avec l’anglais, langue officielle de la compétition et avec laquelle son coach et expert métier Samuel Guinard s’adressait à lui durant les épreuves.
Entraide entre champions
Il a aussi fallu au jeune homme s’adapter aux produits de peinture proposés lors d’EuroSkills. « Certes, c’étaient encore des produits Glasurit, marque avec laquelle je travaille au quotidien et qui sont aussi utilisés à la finale de WorldSkills France puisque c’est la marque partenaire de l’événement, mais ce n’étaient pas tout à fait les mêmes. Il a donc fallu potasser les fiches techniques », détaille Bastien Vairé. Le jeune peintre a tenu à rendre hommage aux huit personnes de l’équipe qui l’ont accompagné au cours des différents cycles de préparation. Dont Victor Berthelier, le champion du monde. « J’ai d’abord accompagné et challengé Victor durant sa propre préparation pour les WorldSkills 2022 et, une fois médaillé, c’est lui qui a tenu à me challenger pour me pousser au maximum. »
Le champion d’Europe, en amont des EuroSkills, s’est d’abord entraîné tous les lundi, grâce à l’aménagement accordé par son employeur. Puis, durant les deux mois précédant la compétition, il s’est entraîné jusqu’à 23h le soir sur tous les modules. « C’était dur car plus on s’entraîne, plus il y a d’échecs mais on progresse énormément. Et une fois à Gdansk pour la compétition, tous les gestes étaient en place, le coup de main au rendez-vous », se félicite-t-il. L’aboutissement d’un long parcours pour un garçon qui ne devait pas pouvoir faire ce métier, pour des raisons de santé.
Mais après avoir découvert les WorldSkills à treize ans, et avoir été convaincu de son potentiel par Thierry Girardeau, manager performance et superviseur technique de WorldSkills France. « J’étais déjà compétiteur dans l’âme mais cette confiance que l’on m’a témoignée, je l’ai mise à profit. Et je compte la transmettre aux représentants de la France à la finale mondiale des WorldSkills, l’an prochain à Lyon. »