La préparation automatisée selon AkzoNobel fait ses preuves chez Mayeur

Les modèles de machines de préparation de peinture automatisée Alfa continuent de conquérir les fabricants qui n’ont pas choisi de codévelopper leurs propres outils, comme l’ont fait PPG avec Corob pour MoonWalk et Axalta avec Santint pour Irus Mix. Après Sherwin-Williams et Besa (Sinnek), puis BASF Coatings, c’est au tour d’AkzoNobel de faire confiance à l’industriel italien et à sa CR4. Depuis début 2024, la maison-mère des marques Sikkens et Lesonal a confié à Mayeur Car Service, carrossier adhérent du réseau Acoat Selected, de tester l’appareil.

Responsable peinture de l’entreprise, qu'il a rejointe il y a une vingtaine d’années, Fred Gengoul reconnaît de nombreux avantages à l’Alfa CR4. « La machine peut préparer quatre teintes au cours d’un même cycle. Une fois que l’on a lustré la pièce à repeindre pour flasher la teinte au spectrophotomètre, dix minutes suffisent pour obtenir la formule correspondante. Et à peine plus si on lance plusieurs formules en même temps. Moins de deux minutes supplémentaires suffisent pour que le mélangeur automatique fourni par Alfa n’homogénéise le contenu du godet », explique-t-il. Moins d’effort manuel sur la partie préparation et du temps masqué que les compagnons peuvent employer à d’autres tâches. « Nous avons pu monter à treize chantiers par jour, contre sept à huit auparavant. Et sur des teintes complexes, la constance des préparations qu’on obtient est appréciable », confirme Michael Randrianasolo, l’un des peintres de l’équipe.

Doté d’un distributeur volumétrique, le robot peut descendre jusqu’à 0,01 g de précision par produit, selon Alfa. Et sur une formule complète, selon Fred Gengoul, « nous pouvons aller jusqu’à 0,10 g, bien qu’en général nos plus petites préparations descendent à 0,50 g ». En cas de boîte vide parmi les 67 que peut contenir l’Alfa CR4, la machine se met en pause et les peintres de Mayeur Car Service se félicitent de pouvoir recharger directement le produit concerné et de voir l’appareil reprendre directement son cycle de production. « Nous anticipons généralement la journée du lendemain en remplissant les bidons de la machine le soir, avant de quitter l’atelier, ce qui nous fait gagner du temps en début de production. Car nous ne produisons pas loin de 15 litres de peinture par jour », souligne Fred Gengoul.

Commercialisée entre 35 000 et 40 000 €, la machine Alfa a ainsi permis à Mayeur Car Service de réduire sa consommation de produit par OR tout en augmentant le nombre de véhicules traités. « En prenant pour base le salaire d’un productif qui, chargé, revient à 3500 € par mois, l’appareil est amorti en un an. Mais attention : nous ne l’utilisons pas pour réduire le nombre de productifs, au contraire. Cela leur permet surtout d’augmenter le nombre de véhicules sur lesquels ils travaillent tout en conservant une précision colorimétrique supérieure sur chaque préparation. Et si besoin, même des compagnons moins expérimentés peuvent utiliser la machine », se félicite Morad Benkaci, dirigeant de l’entreprise.

Pilote pour l’essai de l’Alfa CR4, AkzoNobel France fait figure de tête de pont pour le reste de l’Europe. « C’est une solution qui s’intègre dans notre démarche RSE globale. D’ici la fin de l’année 2025, nous comptons en avoir installé entre quinze et vingt, en ciblant nos clients carrossiers les plus gros », précise Pascal André, responsable des ventes France du fabricant néerlandais, qui compte sur les distributeurs de ses marques pour appuyer cette diffusion. À l’image de CPS Neovista, fournisseur de Mayeur Car Service et de la plupart des carrossiers Acoat Selected franciliens. Pascal André assume s’en être remis à un industriel bien établi comme Alfa et à une machine existante comme la CR4 pour faire progresser la préparation automatisée sur les produits Sikkens et Lesonal. Même si c’est bien Alfa qui commercialise et facture son outil aux distributeurs, et non AkzoNobel lui-même. « Notre priorité est de produire et de vendre nos peintures. Pour la machine, nous faisons pleinement confiance à Alfa, qui a prouvé en Italie et ailleurs en Europe la performance de ses solutions », conclut-il.