Carrosserie Arc-en-Ciel, pont entre véhicules de loisirs et restauration

Romain Thirion

Son Ze Award du Carrossier indépendant en 2021, la Carrosserie Arc-en-Ciel le doit à sa capacité à tirer le maximum d’une clientèle particulière : celle des camping-caristes. 

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Carrosserie Arc-en-Ciel Thouars
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Sylvie & Pascal Beugnies
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Equipe de la Carrosserie Arc-en-Ciel
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Entrée de l'atelier avec cabines peinture VL et PL en arrière-plan
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Réparation camping-car à la Carrosserie Arc-en-Ciel
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Tôlerie VL à la Carrosserie Arc-en-Ciel
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Cabine de peinture PL à la Carrosserie Arc-en-Ciel
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Aire de lavage à la Carrosserie Arc-en-Ciel
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Le vaste bâtiment qu’occupe aujourd’hui l’entreprise n’est pas celui dans lequel elle est née – elle a vu le jour cinquante mètres plus loin – mais celui dans lequel elle a pris son essor. Certains des compagnons qui ont contribué à la spécialisation de l’atelier sont toujours là, près de vingt ans après leur embauche. « J’ai racheté le terrain que nous occupons aujourd’hui à l’entreprise Frans Bonhomme, distributeur spécialisé dans le BTP. Mais je ne savais pas trop quoi en faire au départ, j’envisageais un site dédié au dépannage », se souvient Pascal Beugnies.

Son père, expert-comptable, lui avait conseillé d’investir et ses contacts dans le secteur du poids-lourd ont incité le réparateur à construire le bâtiment actuel. « Mais l’activité PL ne s’est pas développée comme nous le souhaitions », relève le gérant. Il décide alors de vendre son premier site et de regrouper l’ensemble des activités et de son équipement dans le nouvel atelier. Puis choisit de mettre sa cabine PL et sa fosse à profit pour réparer des véhicules de loisirs.

Formé sur le tas

« C’est un tâcheron qui a travaillé cinq ans avec nous qui nous a formé à ce métier car on l’apprend sur le tas », précise-t-il. Disposer d’une cabine PL en plus de sa cabine VL permet ainsi à la Carrosserie Arc-en-Ciel de travailler sur plusieurs véhicules en même temps. « Dans une vie professionnelle, il y a des moments où il faut investir et se remettre en question », ajoute Pascal Beugnies.

Naguère multi-agréé, il a progressivement laissé tomber la plupart de ses contrats avec les assureurs pour se concentrer sur la fidélité des camping-caristes, qu’il a su capter à 60 km à la ronde, et sur la restauration de véhicules lourds et de collection. « En arrêtant de faire du "pas cher" et en passant de douze à neuf dans l’entreprise, nous avons gagné deux mois de travail d’avance et avons sorti nos meilleurs bilans ! Nous ne vendons pas de VO, uniquement des heures de main d’œuvre », rappelle le réparateur. Avec un T1 de 78 €, son niveau de rémunération horaire est supérieur au VL. 

Logique d’adaptation

Mais l’activité véhicules de loisirs l’a obligé à s’adapter, avec un petit stock de produits spécifiques, pas toujours faciles à se procurer dans des délais rapides, et le recours à un expert habilité pour les contrôles d’humidité. Car les panneaux des carrosseries de camping-car sont souvent en bois et les réparer tient de la menuiserie.

« En plus, il n’y a pas de tarif constructeur dans le domaine des véhicules de loisir : les prix peuvent aller du simple au double d’un concessionnaire à l’autre. Or, les pièces de robe sont souvent fragiles et difficiles à stocker », regrette Pascal Beugnies. Mais il confesse mieux savoir facturer son travail sur cette activité que sur la restauration de véhicules anciens, qui lui tient pourtant à cœur. Même s’il ne se prive pas d’en faire.

Du vitrage, oui, mais sur les trains !

En bons carrossiers, Pascal Beugnies et son équipe pratiquent aussi la réparation et le remplacement de vitrage. Sur les VL, sur les PL et sur les camping-cars, avec de l’outillage spécifique. Mais la Carrosserie Arc-en-Ciel est également sollicitée par le leader international des infrastructures ferroviaires, Colas Rail, pour intervenir sur… les locomotives ! « Colas nous paye les déplacements et aujourd’hui, nous sommes demandés partout en France. L’entreprise nous avait même demandé, un temps, de repeindre leurs motrices », se souvient Pascal Beugnies.

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Remplacement de vitrage sur locomotive

La Carrosserie Arc-en-Ciel en chiffres...

  • Emplacement de 5 000 m²
  • Bâtiment de 1 400 m² dont 1 100 pour l’atelier
  • 9 collaborateurs : 4 tôliers, 1 carrossier-peintre, 1 peintre, 1 secrétaire, 1 secrétaire à mi-temps et le gérant lui-même, carrossier-peintre + 1 apprenti carrossier
  • 17 véhicules de remplacement
  • Activité hors assurance : 95 %
  • 60 entrées-atelier/mois environ
  • Environ 850 000 € de CA HT en 2021
     
Romain Thirion
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