Convention Top Carrosserie : des solutions tous azimuts

« La carrosserie nécessite beaucoup de temps pour progresser lorsque l’on choisit ce métier. » Vincent Congnet, directeur des réseaux d’Alliance Automotive Group (AAG), l’a reconnu sans mal au moment de lancer l’inédite plénière dédiée aux adhérents carrossiers lors de la Convention Top Garage/Top Carrosserie 2023. Devant plus de 250 professionnels de la réparation-collision réunis à Kyllini, en Grèce, certains ayant accroché l’enseigne il y a vingt ans (lire l’encadré ci-dessous), Alexandre Borgniet, responsable national des réseaux de réparation VL, a rappelé que Groupauto avait déployé de nombreux efforts en 2022 « pour aller chercher toujours plus d’apporteurs d’affaires ».

Et de rappeler que Groupauto lui-même se positionne en apporteur d’affaires avec « l’offre peinture la plus complète du marché », puisqu'Axalta, AkzoNobel, PPG, BASF, Lechler et Sherwin-Williams via Octoral figurent tous au rang des fabricants référencés. Aux côtés, pour la parapeinture, de Norton, 3M, Mirka et NAPA, la MDD de la maison-mère d’Alliance Automotive Group, GPC, dont le catalogue a été tout récemment étendu à la carrosserie. Sans oublier la pièce de carrosserie, qu’elle soit d’origine et neuve, distribuée par Saint-Amand Service, ou de réemploi, vendue par Back2Car, toutes deux filiales du groupement. 

Au rayon des solutions "maison", la tête de réseau a décidé d’élargir au maximum le label Top Glass et d’y inclure l’ensemble des adhérents Top Carrosserie. « L’accès devient donc gratuit pour tous nos carrossiers », confirme Alexandre Borgniet. Par ailleurs, l’enseigne va proposer à ses réparateurs un accompagnement sur mesure dans la gestion d’atelier. Enfin, les carrossiers du réseau se sont vu proposer, comme leurs confrères garagistes, d’adhérer au label Nexdrive pour la prise en charge des véhicules électriques et l’apport de solutions aux automobilistes concernés.

Côté accords stratégiques, la tête de réseau rappelle également qu’elle a les cartes en main pour faire progresser ses adhérents. Et notamment AllFleet, lancé en 2020 pour l’activité flottes. « Il s’agit d’un système digital indépendant qui facilite les flux entre adhérents Top Carrosserie et gestionnaires de flotte. Il suffit d’ouvrir un compte pour y accéder et de fournir devis et facture, rien de plus », confirme le responsable grands comptes carrosserie-peinture Aurélien Mazars. Qui a d’ailleurs précisé que les adhérents pouvaient s’appuyer sur les récents partenariats avec Fatec Group, gestionnaire des flottes Enedis et EDF (80 000 véhicules), NGE (6 000 véhicules) et Titi Floris, coopérative de transport de personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite (voir photo ci-dessous).

L’autre axe majeur d’apport d’affaires est naturellement celui des assureurs et plateformes de gestion de sinistres. Déjà partenaire de Capsauto et Prefikar, AAG permet depuis l’an dernier aux adhérents Top Carrosserie de bénéficier d’un accord commercial majeur avec Covéa, qui inclut l’ensemble de l’offre de pièces et services du groupement. Du très lourd puisque le groupe mutualiste pèse 25 % du marché de l’assurance auto en France (11 millions de véhicules) et gère quelque 580 000 sinistres par an. « Or, l’ambition de Covéa est d’atteindre le taux de 25 % de réparation à l’aide de pièces de réemploi », souligne Aurélien Mazars, d’où l’importance de Back2Car dans le sourcing en PRE. « Certes, il est plus difficile de revaloriser son taux de main-d'œuvre en carrosserie lorsque l’on est agréé mais de plus en plus d’apporteurs d’affaires promeuvent un certain volume de PRE et cela permet de redonner de la marge aux carrossiers », relève Vincent Congnet.

L’apport d’affaires, un incontournable lorsque l’on considère l’état du marché. Reprenant les statistiques annuelles de Sécurité & Réparation Automobiles (SRA), la tête de réseau rappelle qu’en dépit d’un rebond post-pandémique, l’accidentologie en 2022 restait plus faible de 2 % par rapport à 2021 et de 5 % au regard de 2019. Alors que, dans le même temps, l’inflation a fait rage l’an dernier : + 9,6 % côté coût des pièces, + 7,4 % côté ingrédients de peinture et + 5,9 % côté taux de main-d’œuvre.

Avec une facture de réparation en hausse de 7,9 % en moyenne selon SRA et un coût moyen sinistre de 1 583 € selon la toute dernière "étude Réparateurs" du GiPA (voir photo ci-dessous), le chiffre d’affaires a mécaniquement progressé de 10 % en moyenne. Mais pas dans des proportions toujours suffisantes pour absorber les hausses parfois exorbitantes des prix du gaz et de l’électricité, dont les ateliers de carrosserie sont gourmands.

La résilience – mot-clé de la convention – dont ont fait preuve les carrossiers en 2022 devra également être de mise en 2023. Car selon l’"étude Réparateurs" 2022 du GiPA (voir photo ci-dessous), dont plusieurs chiffres ont été dévoilés par Alexandre Borgniet, l’augmentation des prix de l’énergie figure au premier rang des préoccupations des réparateurs. 88 % de l’échantillon représentatif de 400 carrossiers retenu par GiPA la redoutent. Suivent, juste derrière, l’augmentation du prix des pièces pour 62 % des sondés, le manque de main-d’œuvre pour 56 % d’entre eux et la non-revalorisation des taux de MO par les assurances (41%). Et ce, même si les carrossiers indépendants ont revalorisé leur tarif horaire de 5,2 € en moyenne (soit + 6,5 %).

Autre enseignement bienvenu extrait de l’étude GiPA par Top Carrosserie : 72 % des entreprises dont la carrosserie est la principale activité confirment que leur cœur de métier – la réparation de pièces de carrosserie – est celle qui se porte le mieux. Un taux bien supérieur à ceux de leurs confrères concessionnaires (47 %) et agents de marque (37 %). Il faut dire aussi que c’est chez les carrossiers indépendants que l’activité assurance s’est montré la plus stable, en volumes : 82 % des ateliers multimarques le confirment, contre 51 % des RA1 et 38 % des RA2. Et même si les volumes côté bris de glace continuent d’échapper massivement aux garages traditionnels, les carrossiers sont ceux qui disent avoir subi le moins de baisse sur cette activité : - 20 % contre - 31 % pour les concessionnaires et - 42 % chez les agents.

Avec 21,9 jours de travail planifiés, les carrossiers multimarques n’étaient pas à la traîne en 2022. Mais encore une fois, leur dépendance aux volumes assurantiels reste criante. Selon les chiffres GiPA dévoilés sur la convention, seulement 8,5 % d’entre eux pratiquent la cession de créance, contre 15 % des agents et 21 % des concessionnaires ! Un retard à combler selon Alexandre Borgniet. Et une position iconoclaste de la part de Top Carrosserie puisqu’il est rare qu’un réseau de réparation-collision se positionne officiellement en faveur de la procédure. Pour rappel, celle-ci permet légalement à un automobiliste sinistré d’éviter d’avancer des frais en cédant sa créance à son réparateur, lui permettant ainsi de toucher directement l’indemnisation de l’assureur.

« Aujourd’hui, deux outils existent pour une finalité semblable : Tribu, créé par la Fédération française de la carrosserie (FFC), et Créance Auto, créé par Mobilians », rappelle-t-il. La Fédération des réseaux de carrosserie indépendants (FRCI), dont Top Carrosserie est membre, réfléchirait d’ailleurs très sérieusement à référencer l’un des deux outils. Non lié à un fabricant de peinture comme d’autres enseignes de la place, et compte tenu de la puissance du groupement auquel elle est adossée, Top Carrosserie a ainsi les coudées bien plus franches que certains réseaux concurrents pour promouvoir la procédure. Toujours dans l’optique d’élargir le champ des possibles de ses carrossiers.