Christophe Mistou : Monsieur Bricolage aurait adoré être garagiste

Image

Le virus auto s’attrape dans les garages. Vos enfants ou petits-enfants risquent de le contracter, même s’ils font plus tard un tout autre métier ! La preuve avec Christophe Mistou, DG du groupe Mr bricolage, qui a passé son enfance dans le garage de son grand-père agent Renault près de Toulouse.

On vous trouve souvent sur les circuits de passionnés d’auto. D'où vous vient ce goût pour les belles mécaniques ?

Christophe Mistou : Enfant, avec mon père, je me rendais très régulièrement dans le garage de mon grand-père, agent Renault à Portet-sur-Garonne, près de Toulouse. J’adorais découvrir toutes ces voitures en entretien. Alors qu’il représentait la marque Renault, mon grand-père avait une préférence pour les Panhard, déjà anciennes à ce moment-là, et roulait lui-même en Citroën DS. Cette voiture était un objet incroyable pour moi, avec ces phares qui suivaient la route ! Un peu plus tard, au lycée, avec un ami fan d’automobiles, nous utilisions notre pause déjeuner pour visiter les concessions proches de notre établissement. Notre préférée : la concession BMW Pelras au Mirail. Cet ami de lycée m’a fait découvrir la piste bien plus tard. C’était sur le circuit de Folembray avec une Lotus Elise.

Image

Vous avez cité le garage Mistou… Ce garage existe-t-il toujours ?

C. M. : Non malheureusement, il n’existe plus aujourd’hui. Lorsque mon grand-père a souhaité prendre sa retraite, mon père travaillait chez Airbus et n’envisageait pas de reprendre l’affaire, et moi j’étais trop jeune pour cela… Mais j’y ai souvent pensé ! Je crois que j’aurais adoré. Mon grand-père a choisi de vendre. C’est un magasin de meubles qui s’est installé à sa place.

Avez-vous vous-même restauré des voitures ? Que savez-vous faire en mécanique ?

C. M. : Je n’ai aucune compétence en mécanique ! j’aime les lignes des voitures, leur histoire, l’émotion qu’elles peuvent engendrer. J’ai eu la chance de faire restaurer une Porsche ancienne. J’ai adoré tout le processus en partant de la caisse rouillée et très abimée, retracer son historique, choisir les artisans, retrouver la couleur d’origine, le travail du sellier… Bref, ces deux ans de restauration ont été passionnants !

La voiture de vos parents qui vous a marqué ou dont vous aviez honte ?

C. M. : Mes parents n’étaient que peu intéressés par les voitures, cela a dû sauter une génération ! Ils roulaient principalement en Renault bien entendu. Je voulais qu’ils achètent un coupé Renault 17 quand elle est sortie. J’étais enfant mais j’adorais déjà ces lignes sportives. Ils ont préféré un R16 !

Image

Quelle a été votre première voiture ?

C. M. : Une Renault 5 GTL dorée ! La couleur était ridicule mais elle était quasi neuve et j’accédais à la liberté, c’était formidable.

Quelles autos avez-vous eu depuis ? Et aujourd'hui ? La séduction c'est quoi : le design, les chevaux ?

C. M. : De très nombreuses voitures sont passées par mon garage toujours trop petit ! De plus en plus basses et puissantes. Toucher à des mythes automobiles est un plaisir d’enfant qui m’émerveille chaque fois ! Souvent, en voyant passer telle ou telle voiture dans la rue, je m’exclame whaouuuu ! Quelques secondes après, je réalise que j’ai la même dans le garage ! Je reste émerveillé…

La voiture ancienne dont vous rêveriez et qu'un de nos lecteurs peut avoir ?

C. M. : Dans les anciennes, la Jaguar Type E a ma préférence, une série 1 cabriolet en 3,8 litres avec les sièges baquets… Quelle auto !

Votre marque préférée et pourquoi ?

C. M. : Je n’ai pas de marque préférée, je peux aimer toutes les voitures, je m’intéresse à tout ! Mon garage idéal comporterait probablement plus de vingt autos ! Mais bien entendu, Porsche, Ferrari, Lotus, Alpine sont des marques incroyables. Leur histoire est passionnante.

Quand avez-vous commencé la compétition automobile ?

C. M. : Il est plus juste de parler de journée club sur circuit. J’ai commencé à y toucher avec mon ami, Alain Pic, sur Lotus. Aujourd’hui j’adore rouler sur le Bugatti, à Dijon, à Magny-Cours… Les bénévoles qui font tourner ces clubs sont d’authentiques passionnés. Il faut les remercier pour tout ce temps passé.

Êtes-vous survireur ou sous-vireur ? Propulsion ou traction ?

C. M. : Propulsion bien sûr ! Et j’ai la chance de confier les autos à un garage qui les règle parfaitement pour la piste, c’est Asphalte à Tours.

Pierre Dieuzeide